Le Cameroun a récemment réceptionné 331 200 doses du vaccin antipaludique RTS,S, recommandé par l’OMS. Pourtant, sa distribution à grande échelle se heurte déjà à un obstacle de taille : la profonde méfiance d’une grande partie de la population camerounaise.
Rumeurs et suspicions
Alors que ce vaccin novateur pourrait sauver des milliers de vies d’enfants, de nombreux Camerounais refusent catégoriquement de le voir administrer à leurs progénitures. Sur les réseaux sociaux et dans les discussions, des rumeurs persistantes circulent sur sa dangerosité supposée.
« On entend dire que c’est encore un vaccin expérimental, qu’on veut utiliser nos enfants comme cobayes », s’insurge Gisèle, mère de 3 enfants à Douala. Même son de cloche pour Jean, père de famille à Yaoundé : « Moi on m’a dit que ce vaccin antipaludique peut rendre stérile ou donner le sida, donc il est hors de question que j’accepte ! ».
Ces fausses informations et suspicions témoignent d’un profond manque de confiance dans les autorités sanitaires et certains programmes de vaccination. Pourtant, les essais cliniques dans 3 pays pilotes ont démontré l’efficacité et l’innocuité du RTS,S.
Sensibilisation de masse nécessaire
« Il est impératif de mieux communiquer auprès des Camerounais sur ce vaccin qui pourrait sauver tant de vies », insiste le Dr Mesmin, pédiatre à l’hôpital central de Yaoundé. « Des campagnes de sensibilisation de grande ampleur sont nécessaires pour contrer les fake news ».
L’OMS et le gouvernement camerounais ont d’ailleurs prévu des actions de communication pour promouvoir la vaccination antipaludique. Des agents de santé seront également formés sur le RTS,S avant le début de la campagne nationale de vaccination prévue début 2024.
« J’espère que les Camerounais finiront par comprendre les bénéfices de ce vaccin, et accepteront de protéger leurs enfants contre ce fléau qu’est le paludisme« , conclut le Dr Mesmin.
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