« Ce qui nous rend vivants » invite à suivre les pas de Cléo Robbins, qui débarque à l’hôpital public de Chicago pour le premier jour de son internat en médecine d’urgence. Outre des retrouvailles houleuses avec son ancien rival Carter Cruz, qui est déjà en deuxième année de médecine en service de neurologie, elle doit également faire face aux émotions qui la percutent de plein fouet lorsqu’elle entre dans ces urgences où sa mère est décédée l’année précédente…
« Ce qui nous rend vivants » nous plonge immédiatement dans le chaos des urgences, invitant à suivre le rythme effréné d’un personnel hospitalier qui suscite aussitôt l’admiration. Une immersion qui fut totale en ce qui me concerne vu que je me suis moi-même retrouvé aux urgences en milieu de lecture. J’ai donc fait bien attention d’attendre sagement mon tour, respectant au maximum le travail des urgentistes et des médecins… ce qui n’était malheureusement pas le cas de tout le monde. J’aurais peut-être dû leur refiler ce roman pour qu’ils comprennent un peu mieux le fonctionnement d’un service d’urgence hospitalière…
En donnant alternativement la parole à Cléo et Carter au fil des chapitres, Emma Green nous invite à mieux les découvrir et à nous attacher à ces deux personnages dont on sait d’avance qu’ils vont inévitablement se rapprocher au fil des pages, malgré leur rivalité et leurs antécédents. Les personnages secondaires ne sont d’ailleurs pas en reste car, comment ne pas se laisser séduire par les deux mamans de Carter ou la meilleure amie de Cléo ?
J’ai également bien aimé le petit clin d’œil à Olympe Constante et Simon Aster, les deux personnages principaux de « Le goût de nos rêves », lorsque Carter nous fait mijoter un petit Chili con Carne. J’ai initialement été surpris par un message d’avertissement en début de chapitre prévenant le lecteur de la violence d’une scène à venir, surtout qu’après lecture de la scène en question, je me suis fait la réflexion qu’en tant que lecteur de polars, j’avais déjà connu bien pire. Et c’est là que j’ai compris l’importance d’un tel avertissement, car on lit tellement de scènes du genre, que l’on n’y prête finalement même plus d’attention, alors que grâce à Emma Green je m’y suis attardé pour finalement me dire… mais oui, elles ont raison, la scène qu’elles viennent de décrire n’est pas « normale » et il est donc bien, voire même important, de nous le rappeler…
« Ce qui nous rend vivants » est donc une romance délicieusement prévisible entre deux personnages qui se détestent soi-disant, mais dont on sait très bien qu’ils vont finir par succomber au charme de l’autre. Mais c’est surtout un roman débordant d’humour, plein de tendresse et parsemé d’humanité, qui rend hommage au personnel hospitalier, tout en abordant des thèmes plus profonds et délicats, tels que le deuil, la maladie, l’homoparentalité, la famille ou l’amitié…
Allez hop, coup de cœur !
Ce qui nous rend vivants, Emma Green, ADDICTIVES, 446 p., 17,90€
Elles/ils en parlent également : Bernie, Rowena, Book Hémisphère, Jennifer, Maria, Elsa, Lili, Aux rêves des mots, I need more books, Fifty Shades Darker