Arlo Parks ‘ My Soft Machine

« My Soft Machine est le monde à travers mes yeux, c’est un journal, une exploration de chaque émotion, caractère et détail affectant à l’intérieur de mon champ de vision. À son cœur, cet album est un exercice en vue d’atteindre l’intérieur et de partager ce que je trouve aux limites de moi-même. »

En 2021, s’il y eut une artiste dont tout le monde parlait, c’était bien elle. Avec son tout premier album Colapsed Into Sunbeams, Arlo Parks a fait une arrivée fracassante et flamboyante sur la scène musicale mondiale, à tous juste vingt ans. Parmi ses influences, elle cite aussi bien Portishead que Radiohead, Solange ou encore Sufjan Stevens. Comment a-t-elle survécu à un tel succès, absolument énorme ? Je ne sais qui d’autres en Angleterre, depuis une certaine Amy Winehouse*, aurait vécu une telle vague de succès, à la fois critique et commerciale.

Et alors que son second album, publié en juin, va ressortir dans quelques jours en version Deluxe accompagné de sept nouveaux titres (avec notamment deux reprises de Jai Paul et de Tirzah, et deux duos avec Lous et The Yakuza et avec Redveil), un petit retour sur l’album original et ses douze chansons s’imposait.

La douceur de la voix de Arlo Parks tout au long de My Soft Machine ne l’empêche de s’envoler, par exemple, sur « Devotion » – chanson dont la basse vibrante est jouissive, jusqu’à l’extase une fois la guitare arrivée ! Sur « Puppy », elle chante, puis passe à du spoken-word sans le moindre souci. Quant « I’m sorry » débute, je m’attendrai presque à y entendre la voix de Q-Tip tant la production est jazz, détendue. Le duo avec Phoebe Bridgers est splendide, d’une tendresse bienveillante, et me rappellerait presque la voix de Lykke Li.

Je ne pense pas que mes écoutes, depuis deux semaines que j’écoute l’album, m’ont déjà permis de percer toute la beauté de cette nouvelle œuvre. Pour l’instant, j’aime bien. Beaucoup même. Mais je sens qu’il me manque quelque chose. Que le temps seul saura m’apporter. Et c’est déjà génial de savoir que ces chansons n’attendent qu’une chose : qu’on leur laisse le temps de montrer toute leur magie.

* Oui, j’omets volontairement Adele, qui est dans une autre catégorie que Amy et Arlo…

(in Heepro Music, le 22/11/2023)