Et les langues sont des fleuves
Les langues sont des fleuves
et les fleuves sont chemins à notre errance
même les forêts et les arbres
s’écartent sur leur passage
sans que vents et tempêtes
puissent trouver à redire
ils entendent les mots
pierres rugueuses
chargées d’histoires et d’images
s’entrechoquer avec les rêves
puis se quereller avec le jour
les langues sont des montagnes
et les montagnes nous parlent d’envol
même les pluies d’automne s’arrêtent
hissées sur la pointe de leurs pieds
pour les écouter chanter
sans que les nuages
veuillent leur fausser compagnie
(…)
Certes, c’est différent, mais ce poème de Cécile Oumahni m’a remis en mémoire celui de Mahmoud Darwich, Et la terre se transmet comme la langue
Les poèmes de Cécile Oumahni publiés dans ce recueil sont accompagnés d'encres de Liliane-Eve Brendel