C’est un gros bouquin, épais mais je vous rassure. Après en avoir lu une vingtaine de pages vous serez heureux qu’il vous en reste plus de 400. On est vite accroché par les personnages principaux. La situation est dépaysante puisque Ce qui nous rend vivants se passe à Chicago et qui plus est dans un hôpital mais le fait qu’elle ait été écrite par des françaises la rend plus proche de nous. Pas de doute, les auteures maîtrisent les sujets qui nous touchent.
Cléo commence son internat aux urgences de l'hôpital public de Chicago. Elle y retrouve Carter Cruz, qui fut son meilleur ami de la fac de médecine, mais aussi son plus sérieux rival et son plus grand regret. Tous deux ont choisi cette unité parce qu’ils ont besoin de l’adrénaline que procure la nécessité de sauver des vies. Mais aussi pour oublier les regrets qui les rongent en espérant gagner un peu d’invincibilité au coeur du tourbillon de leur métier.Derrière le nom d’Emma Green se profile un véritable phénomène littéraire. C’est un duo qui a déjà vendu un million de livres et qui doit son succès à un style drôle et incisif, conciliant la comédie romantique et la tranche de vie, et à la construction de personnages touchants, se débattant dans un univers ancré dans le réel. Dans ce dernier livre le personnage de Carter (médecin ô combien sympathique) est d'origine mexicaine, ce qui me ravit, comme on peut le deviner.Les hasards de la vie sont tels que je l’ai lu alors que je me trouvais dans un service hospitalier pour plusieurs heures qui auraient été autrement sinistres si je n’avais pas bénéficié de cette compagnie.Elles sont respectivement nées en 1984 et 1985, habitent maintenant à Paris, se sont connues à l’école de journalisme et ont toujours travaillé ensemble, en binôme, même avant d’écrire des romans. Que ce soit comme journaliste ou comme romancière elles veulent parler des gens, de la société, donner à entendre la voix de héros ordinaires, bref, faire du témoignage. Voilà pourquoi leurs héros ont une réelle épaisseur et de la subtilité.Elles ont choisi un pseudo anglo-saxon en hommage discret à Friends, leur série culte dont elles apprécient qu'elle traite de sujets de société sous couvert d’humour, d’autodérision, mais avec une grande sensibilité, et un goût affirmé pour le vivre-ensemble, toutes qualités que l'on ressent dans Ce qui nous rend vivants à part égale avec leur féminisme, et leur souci d'être inclusives. Du coup elles s'adressent à toutes les générations, tous les milieux socioculturels, toutes les cultures et toutes les orientations sexuelles. Il n'y a guère que les religions qui sont absentes de leur écriture.On m'a dit qu'elles se renouvelaient à chaque roman. Je suis enthousiaste à l'idée de le vérifier par moi-même. Ce qui nous rend vivants d’Emma Green, éditions Addictives