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Des paris et des hommes

Publié le 20 novembre 2023 par Raymondviger

Nous savons que tous les jeux de hasard et d'argent finissent, un jour ou l'autre, sous le giron de Loto-Québec. Un peu d'histoire pour en connaître les aléas de leurs parcours.

Le bingo
En Europe, il faut remonter jusqu'à la Renaissance pour découvrir l'ancêtre du bingo. C'est-à-dire entre 1330 et 1630. Jacques Cartier avait déjà mouillé son gros orteil au Canada. Samuel de Champlain venait tout juste de planter ses pénates pour fonder la ville de Québec. Paul de Chomedey et Jeanne Mance n'avaient pas encore fondé Ville-Marie sur l'île de Montréal en 1642.


C'est avec la naissance de l'imprimerie que le jeu italien Lo Giuco del Lotto d'Italia (l'ancêtre du bingo) a pu voir le jour et se répandre. En 1778, Giacomo Casanova importe le jeu en France sous le nom Le Lotto. Ce grand séducteur a fait fortune en ayant convaincu le roi Louis XV d'en faire une loterie royale pour financer la construction de l'École militaire. La réalité c'est que Casanova s'est approprié une grande part des bénéfices du jeu français.


Aux États-Unis, le bingo trouvait place dans les fêtes foraines. Hugh J. Ward a créé et standardisé le jeu en 1920 à Pittsburgh. Deux Américains, Edwin Lowe et Carl Leffler, ont conçu le jeu de bingo moderne dans les années 1930.


Au Québec, jusque dans les années 1960, le puissant clergé interdisait les jeux de hasard. Serait-ce que l'Église préférait que le peuple conserve son argent pour la dime ? Mais en 1970, lorsque les coffres de l'Église ont été à sec, elle n'a pas hésité à utiliser le bingo pour se renflouer. Quand ça finance une " bonne " cause, la conscience et les principes prennent le bord. Le bingo a finalement été chassé de l'Église pour ne servir que le financement des organismes sans but lucratif.


Le 3 juillet 1997, le gouvernement du Québec crée la Société des bingos du Québec et prend le contrôle de ce jeu de hasard. Certains scandales de détournements de fonds, des coûts de location de salle, des problèmes d'équilibre et de rentabilité, la désuétude de la règlementation... auraient motivé cette importante réforme. En 2010, Loto-Québec inaugure Kinzo pour venir en aide aux organismes sans but lucratif ayant choisi le bingo comme source de financement.


Les courses de chevaux
Les courses de chevaux débutent au Québec à partir de 1760, sur les plaines d'Abraham. Parfois pour faciliter la vente d'un cheval en démontrant sa vitesse, parfois comme sport pour l'élite avec des bourses aux gagnants. Le peuple a rapidement placé des paris sur ces courses hippiques.


De 1930 à 1970, Montréal compte six pistes de course pour les chevaux : Dorval, Richelieu, Mount Royal, King's Park, De Lorimier et Blue Bonnets. Cette dernière, construite en 1828, sera démolie pour faire place à un chemin de fer. Une autre piste du même nom verra le jour en 1872 et fermera en 2008.


Dans les années 1970, Blue Bonnets figure parmi les trois plus importantes pistes de course en Amérique du Nord avec New York et Chicago. Avec 260 programmes de course par année et 8 000 personnes par jour.


Face aux pertes financières de Blue Bonnets, le gouvernement du Québec accepte de réduire de 3 % la taxe sur les paris. Jusqu'en 1993, l'hippodrome affiche un regain financier. Un conflit de travail, mais surtout l'ouverture du Casino de Montréal, portent le coup fatal à l'industrie du sport hippique montréalais qui commence un long déclin jusqu'en 2009, année où le gouvernement québécois se retire de l'industrie des courses de chevaux.


L'hippodrome de Québec ferme en 2012. Celui de Trois-Rivières, construit en 1830, demeure le seul hippodrome professionnel encore actif. Existe-t-il un lien entre ce champ de courses et Loto-Québec ? À un degré minimal, on sait qu'il y a un salon de jeux implanté dans l'arène. On y retrouve machines à sous et appareils de loterie vidéo. Une navette voyage gratuitement certains des bons joueurs entre le Casino de Montréal et l'hippodrome de Trois-Rivières. Loto-Québec est un partenaire bien implanté que ce soit sur le site internet ou sur les installations physiques.


Ce texte est un extrait du livre Regard vers le futur, publié aux Éditions TNT.

Suggestion littéraire

Des paris et des hommes

De 17 à 19 ans, Gabriel écrit une série de textes lors des moments difficiles pour parler du vécu sur sa différence. Il souffre d'autisme (Syndrome d'Asperger), du TDAH-I (Trouble du Développement de l'Attention et de l'Hyperactivité avec Impulsivité), du TPL (Trouble de la Personnalité Limite) et se dit Gender Fluid. Né fille, il a subi deux opérations pour devenir un homme. Il travaille en comptabilité dont il excelle selon ses supérieurs. S'il se sent fille les matins, il s'habille en fille ou en homme comme il aime se sentir, le tout est accepté par son entourage. Soignée, son écriture arbore la sagesse dans un parcours aussi mental que fantasque. Il avance et livre son message sans douter de ses pas.

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