Un film d'Arnaud Desplechin
Avec Catherine Deneuve, Jean-Paul Roussillon, Melvil Poupaud, Mathieu Amalric, Anne Consigny, Chiara Mastroianni, Emmanuelle Devos ..
Synopsis
À l’origine, Abel et Junon eurent deux enfants, Joseph et Elizabeth. Atteint d’une maladie génétique rare, le petit Joseph devait recevoir une greffe de moelle osseuse. Elizabeth n’était pas compatible, ses parents conçurent alors un troisième enfant dans l’espoir de sauver Joseph. Mais Henri qui allait bientôt naître, lui non plus, ne pouvait rien pour son frère - et Joseph mourut à l’âge de sept ans. Après la naissance d’un petit dernier, Ivan, la famille Vuillard se remet doucement de la mort du premier-né. Les années ont passé, Elizabeth est devenue écrivain de théâtre à Paris. Henri court de bonnes affaires en faillites frauduleuses, et Ivan, l’adolescent au bord du gouffre, est devenu le père presque raisonnable de deux garçons étranges. Un jour fatal, Elizabeth, excédée par les abus de son mauvais frère, a « banni » Henri, solennellement. Plus personne ne sait exactement ce qui s’est passé, ni pourquoi. Henri a disparu, et la famille semble aujourd’hui dissoute. Seul Simon, le neveu de Junon, recueilli par sa tante à la mort de ses parents, maintient difficilement le semblant d’un lien entre les parents provinciaux, la sœur vertueuse, le frère incertain et le frère honni… Un Conte de Noël commence avec la réapparition de la maladie qui avait emporté le petit Joseph : Junon apprend qu’elle est atteinte d’une leucémie qu’aucune chimiothérapie ne pourrait guérir. Il lui faut maintenant trouver un donneur de moelle potentiel parmi les membres de sa famille. Enfants et petits-enfants se mettent chacun à effectuer les tests. Et Paul, le fils d’Elizabeth, l’aîné des petits-enfants, adolescent torturé, se laisse déborder par l’angoisse. Noël approche. Toute la famille se réunit pour trois jours dans la grande maison parentale à Roubaix. Convié par Paul, même Henri a accepté l’invitation et vient accompagné de sa nouvelle conquête : Faunia. Claude, le mari d’Elizabeth, les rejoindra plus tard
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Un conte de Noël
À l’origine, Abel et Junon eurent deux enfants, Joseph et Elizabeth. Atteint d’une maladie génétique rare, le petit Joseph devait recevoir une greffe de moelle osseuse. Elizabeth n’était pas compatible, ses parents conçurent alors un troisième enfant dans l’espoir de sauver Joseph. Mais Henri qui allait bientôt naître, lui non plus, ne pouvait rien pour son frère - et Joseph mourut à l’âge de sept ans.
Ainsi démarre cette histoire, un retour en arrière, pour mieux revenir dans le présent, car Junon à son tour est victime de cette maladie à priori génétique. Trouver un donneur ne peut se faire que dans le cadre familial, une famille dispersée et nous le découvrirons assez complexe. Une somme d’individualités où chacun se fout des souffrances de l’autre, et où tout un chacun souffre mais ne veux aucunement le laisser paraitre.
Le conte de Noël, n’aura rien de particulièrement chaleureux, enfin dans l’ensemble. Dans la grande maison bourgeoise de Roubaix une bonne dizaine de personnes vont se croiser, échanger des propos assez amers, voire parfois fielleux. La caméra d’ Arnaud Desplechin suit tout ce petit monde, explore cette immense bâtisse, révélant un peu de la personnalité de chacun. Relations et sentiments de tout un chacun, la haine inexpliquée d’Elizabeth pour son frère Henri, désamour filial entre Junon et Henri donnant lieu à quelques dialogues savoureux, et ainsi de tout ce petit monde. Nous assistons à ces ressentiments sans explications, mais tout le monde semble en fait ne pas s’y intéresser. L’atmosphère devrait être insupportable, étouffante, non chacun vit indifférent. ..Seul Henri sorte de héros « gainsbourgrien » semble pourvu d’humanité quitte à hurler le contraire.
Bon je dois avouer que le personnage de Mathieu Amalric m’a porté durant tout ce film et que je n’ai pas vu passer les deux heures et demi, j’étais un peu interrogatif à la sortie du film. Plaisant mais vain, mais avait-il lieu d’être autre chose. ..un casting impressionnant, quelques tranches de vies à peine émiettées, une histoire d’amour (entre Sylvia- Chiara Mastroianni et Simon- Laurent Capelluto) à peine éclose aussitôt refermée. La déambulation souvent éméchée d’un Henri/Almalric funambule romantique croisant trop vite une irradiante Emmanuelle Devos souffle de liberté dans cette maison étouffante finalement.
Un conte de Noël assez déroutant, sans doute aussi me manquait-il nombres de références littéraires (c’est du moins ce que j’ai cru comprendre à la lecture de certaines critiques), mais bon je demande avant tout à un film de m’emporter..Loin, cela eut-été difficile car Roubaix j’y suis né et j’y vis ! M’entrainer dans son histoire, cela a fonctionné et sans aucune longueur !
Excessif.Com "..Si une fois de plus la percée dans l'univers de Desplechin demande un certain effort d'adaptation et une solide volonté de voir dans l'écran-miroir l'immoralité de nos existences, le cinéaste parvient néanmoins à alléger rapidement son propos et à construire un récit presque surréaliste afin de parler au plus grand nombre....
Le Monde.Fr "...De quoi s'agit-il dans ce film long, brutal et réussi ? Des choses qui scellent la famille tout en la minant : lien du sang, généalogie, lieu natal (Roubaix), rapports parents-enfants et enfants entre eux, maladie, deuil, non-dits, pièces rapportées, religion..."
Arte.FR "..2h30 qui confirme la générosité et le goût de l’effort chez un auteur souvent décrié pour sa cruauté. Le brasier entretient la réussite vertigineuse d’une œuvre qui pourrait ne ressembler qu’à un autre de ces films de Noël.."
Critikat.Com "...il tente tout, du plan fixe au panorama, du gros plan sur une photo aux flashs mentaux des protagonistes. Il aime le changement, le mouvement, ce qui n’est pas acquis, ce qui n’est pas rassurant. Cette mise en scène -comme la musique jazz, classique ou rap- est d’ailleurs à l’image de la définition de la famille qui parcourt ses films : rien n’y est définitif, on passe du cocon edenistique de joie, ressemblant à n’importe quelle fête de famille, à l’enfer de la cruauté la plus absurde, toujours banalisée..."
CahiersDuCinema.Com "..une des grandes affaires de Desplechin, depuis le début, est de défendre la force positive des affects négatifs. Il a toujours foncé droit dans le ressentiment, la rancoeur, la jalousie, comme d’autres font parade de naïveté ou de sentimentalisme. « Je me réjouis de sa déchéance », confie Élizabeth - Anne Consigny - à propos de son frère Henri...."