L’enfant a été isolé de sa famille par sa gouvernante Madame de Ventadour, et grâce à elle a échappé à l’épidémie de petite vérole qui a décimé sa famille. La Cour revient à Paris.
Cette exposition met en valeur cette courte période, pourtant foisonnante de conjurations (celle dite de Cellamare en particulier) et d’innovations, quoique bien souvent décrite par des écrivains et cinéastes comme une époque de libertinage éhonté (Dumas, Féval, Tavernier…).
Loin de ce cliché, le musée Carnavalet, dédié à l’histoire de Paris, s’attache à remettre de l’ordre dans les faits.
La personnalité du Régent par exemple : un artiste dans plusieurs domaines : la musique, la peinture, mais aussi un homme de guerre courageux et efficace.
Car la Régence est aussi une période de paix en Europe.
L’abbé Dubois est un diplomate habile … et la France n’a plus les moyens de financer une guerre.
Le retour du Roi à Paris signifie aussi le retour de plus de 10000 personnes.
Il n’y a certes plus de vie de Cour comme à Versailles, mais les princes comme les représentants de l’élite intellectuelle et financière se font construire de somptueux hôtels dans la capitale : une frénésie immobilière et de créations artisanales, fastueuse, l'essor du commerce extérieur.
Une effervescence d’idées nouvelles, d’innovations culturelles, financières et fiscales, une accélération de la circulation des idées des Lumières.
Au-delà de la banqueroute de Law, on met en place une administration fiscale (la Ferme générale) qui permet de recueil d’impôts indirects – et aussi le développement de la contrebande, y compris celle de livres interdits comme les écrits de Voltaire …).La croissance de l'économie permet de résoudre le déficit es finances publiques.
C’est aussi l'émergence de concepts novateurs comme le libéralisme économique, l’invention du papier-monnaie, etc ...
L’exposition rend donc hommage à la sagacité de Philippe d’Orléans, à ses relations apaisées avec le Parlement (prémices d’une évolution vers une monarchie parlementaire à l’anglaise ?), à ses qualités d'hoùùe d'Etat ami des arts.
Elle permet de contempler son portrait - sans doute un peu amélioré - ainsi que celui de sa plus dangereuse ennemie, la duchesse du Maine qui ne lui pardonne pas d’avoir évincé son époux au sein du conseil de Régence et ici à gauche, portraiturée en Didon.
Mon seul regret : la faible présentation du mobilier de l’époque … moi qui suis fan du style Régence !
La Régence à Paris, l’aube des Lumières, exposition du musée Carnavalet 23 rue de Sévigné 75003 Paris, jusqu’au 25 février. A partir de 10h sauf le lundi. 13€.