Parfois, un fruit tombe sur le toit de la terrasse (en tôle), et roule ensuite pour tomber au sol.
Le Bang que ça fait quand l'orange frappe la tôle est toujours surprenant, surtout quand ça arrive à 5h du matin.
Sinon, la cour est parsemée de palmiers et de quelques cactus, et est habitée par une panoplie de petits lézards. Après trois semaines ici, on commence même à en reconnaître quelques uns.
Les voisins d'à côté ont un bananier et un cactus à palettes, dont on voit la cime de notre cour. Le bananier est juste un peu trop court et trop éloigné du muret pour que des bananes tombent chez nous.
Il y a un opossum qui vient nous visiter le soir, parfois. On l'a baptisé Nelson. Suze l'a vue la première, dès les premiers soirs, et ça a pris quelques visites avant que je ne sois dans la cour lors de son passage. Puis, il nous a visité tous les soirs pendant un temps.
Les chiens des voisins jappent beaucoup, un trait assez typique des chiens latino américains.
Je me souviens de mon tout premier séjour, à Quito, à quel point tous les chiens aux alentours jappaient souvent et longuement, ça m'avait étonné. Après plusieurs semaines (voire mois) à voyager en Amérique latine entre 2004 et 2010, la chose ne me surprenait plus. Détail géographico culturel mais qui fait partie de ces éléments que j'avais presque oublié et qui me sont rapidement revenus en mettant les pieds au Mexique.
Un chien d'un voisin immédiat vient tout juste de s'arrêter, après un bon dix minutes à japper. On en a aussi un, pauvre petit, qui fait de l'anxiété de séparation, et qui jappe des lamentations pendant une bonne heure à chaque matin quand son propriétaire quitte, et reprend ça le midi quand il quitte à nouveau après l'heure du lunch.
C'est la première fois, qu'en voyage, je ne peux pas échanger un roman terminé (version papier) pour une nouvelle lecture, attrapée au hasard des stocks disponibles dans une librairie d'usagés. La chose est d'autant plus étonnante que je me trouve dans une très grande ville, alors que dans mes voyages passés, même dans de petites villes, il y avait souvent une librairie du genre ou un lieu de dépôt ou d'échange de livres entre voyageurs. J'imagine que même si ce n'est pas la fin des livres papier, c'est un signe que leur circulation a dramatiquement diminuée. Je laisserai donc le roman policier que j'avais apporté dans l'avion et que j'ai terminé sur les lieux de mon hébergement, passant au suivant.
À deux coins de rue, au croisement de la 51 et la 74A, il y a la Panaderia La Navidad. Une boulangerie locale familiale qui existe depuis les années 1940. Leurs produits sont absolument délicieux. Il est rare de trouver une telle perle en Amérique latine, où les pâtisserie et le pain ont une forte tendance à être beaucoup trop sucrées. La Navidad a une sélection très élaborée de pan dulce juste assez sucrés mais pas trop, et leurs pains réguliers sont vraiment exceptionnels. En plus, tout ça est offert à des prix qui nous semblent presque ridicules, même pour un pays où le coût de vie est plus bas que celui au Québec.
À Isla Holbox, un croissant coûtait 40-50 pesos (approx 4$ CDN). À La Navidad, un croissant, un roulé à la cannelle, ou toute autre sorte de pâtisserie, est vendue 10 pesos pièce, soit 4-5 fois moins cher.
Même si elle ne sont pas toujours mures quand elles tombent du ciel, je ramasse les oranges, et malgré les nombreux pépins, je peux en extraire le jus pour l'utiliser en cuisine (déglacer les sautés) et me faire un succulent jus fraichement pressé le matin au réveil.
Ça fait quelques soirs qu'on n'a pas vu Nelson. J'espère qu'il va bien. Ça a l'air sympathique, un opossum, il vaque à ses activités semi-nocturnes (on ne le voit jamais le jour, il doit roupiller dans un manguier quelque part dans la quartier), vie sa petite vie d'opossum, frétille du museau quand il nous rend visite, puis continue sa balade, son circuit dans le quartier, sans trop s'occuper de nous - il ne semble pas effrayé par notre présence, mais demeure prudent malgré tout.
Aujourd'hui, nous avons aussi eu la visite de deux oiseaux particulièrement flamboyants. D'un jaune éclatant, avec du noir, et une longue queue. Quelques minutes de recherche m'ont permis d'identifier un Oriole à queue jaune. D'après mes recherches, il vit du nord de l'Amérique du sud, jusqu'au Mexique. Le Yucatan est le point le plus au nord de son habitat naturel. Une chance d'en avoir aperçu deux cet après-midi. J'ai réussi à capter une photo de loin, un peu floue, au iPad, d'un des deux, alors qu'il grignotait je ne sais quoi sur une feuille de palmier.
Sinon, on a aperçu un perroquet vert en vol en fin d'après-midi, à la Plaza Grande. En tendant l'oreille, on pouvait facilement deviner qu'il n'était pas seul dans les cimes des arbres du parque central de Mérida.
Contrairement aux chiens du voisinage, les chats sont plus discrets. On les voit peu le jour, à part au lever du jour, mais vers la fin de l'après-midi, et pendant la soirée, on les aperçoit plus nombreux dans les rues et sur les trottoirs du quartier Santiago où nous logeons. Il y a bien sur des exceptions, comme cette maisons sur la calle 51 qui semble être un point de ralliement d'une communauté féline autour d'une maison où il traine toujours en fin de journée, quelques poignées de croquettes dans deux bols près de la rue.
L'Esprit Vagabond, Merida, Yucatan.
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