Comment, à travers les années sombres de la guerre, une mère et ses deux enfants peuvent-ils traverser les multiples épreuves qui se dressent devant eux ? D'autant que ces deux enfants n'ont pas le même père et que l'un d'entre eux est le bâtard d'un soldat allemand issu d'un viol commis dès le début du roman ?
Nous sommes à Rome, dans l'Italie des années 40. Entre 1941 et 1946, nazis, fascistes, chemises brunes, chemises noires, toutes ces figures inquiétantes de l'Histoire défilent sous les yeux innocents d'Ida, l'héroïne, dont le seul souci est d'aimer ses proches et de lutter pour leur survie. Elsa Morante suit avec précision et sensibilité le destin de chacun de ses personnages au fil d'une histoire qui les étreint et les écrase. Ida fait tout ce qu'elle peut pour élever ses deux fils mais elle est fragile, apeurée, épouvantée par l'idée que son origine juive puisse être révélée et les entrainer, elle et son premier fils Nino, dans le chaos.
La guerre et les tourments politiques font rage autour d'eux et de tous ces malheureux anonymes qu'ils croisent au fil du récit. Très vite privés de leur foyer, à l'issue d'un bombardement, ils sont ballotés de refuges en cachettes et leurs conditions de vie sont rudes. Mais le regard puéril et innocent de Useppe, le dernier né d'Ida, flanqué de sa chienne Bella parvient à remettre de la poésie et de l'émerveillement au cœur de l'univers impitoyable qui les entoure.