Yaoundé, le 17 novembre 2023 – Le professeur de philosophie Mono Ndjana, récemment décédé, a produit au cours de sa carrière une réflexion conceptuelle éclairante sur les maux du Cameroun contemporain.
Le « mapartisme », fléau national
Mono Ndjana a théorisé le « mapartisme », cette tendance des Camerounais à exiger leur part sur tout service public rendu. Un phénomène qui gangrène l’administration et les mentalités, nourrissant corruption et passe-droits.
Le « complexe du jardinier », l’égalitarisme forcé
L’intellectuel dénonçait également le « complexe du jardinier » camerounais, qui « coupe les têtes qui dépassent » et préfère tirer vers le bas plutôt que hisser vers le haut. Une métaphore cinglante de l’égalitarisme forcené.
La norme écartée, l’écart normalisé
Enfin, Mono Ndjana estimait qu’au Cameroun, « on a écarté la norme pour normaliser l’écart ». Le vice supplante la vertu, l’exemple est chassé par le contre-exemple.
Avec ces concepts percutants, le philosophe a su mettre des mots sur les maux rongeant le corps social camerounais. Sa pensée restera une clé incontournable pour comprendre et espérer changer le Cameroun.