L'utopiste

Par Jperino @Jonoripe

L’utopiste est fatigué. Le conformiste est en train de gagner la bataille. On vit un temps déraisonnable disait le poète qui convoquait les morts à table, faisait des châteaux de sable, prenait les loups pour des chiens. Et surtout dans cette pièce de théâtre, comme l'utopiste, il y tenait mal son rôle et n’y comprenait rien.

On se bat là où l’histoire nous a jetés. Bien sûr, l’utopie des uns (des huns) n’est pas celle des autres. Le révolutionnaire Mélenchon tente de créer une secte qui rappelle cette secte dangereuse qui sévissait il y a 1600 ans dans l’Empire romain. Les chrétiens. Une comparaison piquée à Engels, un vieux copain de Karl Marx. Ils s'y connaissaient ces deux là en matière d'utopie. Thomas Moore n'avait qu'à bien se tenir.

Ce qui fait peur c’est que le succès de cette secte a depuis duré. Dioclétien avait essayé de la stopper mais finalement, peu après, l'empereur Constantin a dû en faire sa religion d’état. Plus tard, Thomas fut même sanctifié. Quelle fantastique histoire !

« Au cœur du xxe siècle, nous avons vécu en quelques décades l’équivalent hirsute de 1500 ans de christianisme, le communisme des catacombes, le communisme théologique et médiéval, les bûchers de Torquemada, les hérésies de la Contre-Réforme. C’est, comme on dit, l’accélération de l’histoire. Mais nous nous croyions encore au temps des catacombes, et en vérité, partout où dans le monde la persécution frappait le communisme, le temps des catacombes coexistait avec la croisade contre les Albigeois. »

Bon ces élucubrations sont très très librement inspirées par une lecture du texte ÉQUIVOQUES ET TOURMENTS DE L’UTOPIE de Nestor Capdevila