Le déploiement des péages automatiques au Cameroun dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPP) avec un consortium français suscite des réactions mitigées. L’expert Siméon Wachou appelle les autorités à la vigilance dans ce dossier.
Signé il y a un peu plus d’un an, ce contrat à 42 milliards FCFA pour construire 14 péages automatiques est perçu par certains comme « un marché de dupe au préjudice de l’État« . D’autres y voient « une opportunité pour l’État de se doter de postes modernes et d’optimiser les recettes ».
Un terreau fertile pour la délinquance économique
« Il revient à l’État de se prémunir contre la délinquance économique et financière », déclare Siméon Wachou. « Le domaine des travaux publics et des grands travaux au Cameroun est un terreau fertile de la criminalité économique et financière. »
L’importance d’une expertise criminelle des contrats
Selon lui, « Il est crucial que des experts criminels de justice qualifiés examinent les contrats de l’État. L’analyse des conditions de négociation de tels contrats est indispensable car on constate une recrudescence de pratiques mafieuses. »
Des dérives possibles dans l’exécution
Wachou met également en garde contre « des dérives où maîtres d’ouvrage et cocontractants privés permettent de réaliser des ouvrages non-conformes aux standards. » Un problème récurrent dans les marchés publics selon lui.
La sélection du partenaire privé interrogée
Concernant le partenaire privé du consortium français, Wachou s’interroge: « Le choix du partenaire résulte souvent de tractations contraires aux procédures normales. L’expertise de ce contrat s’impose pour analyser les engagements et les capacités réelles du partenaire. »
Vers des ouvrages sous-optimaux?
Wachou pointe déjà des critiques sur la modernité des péages construits. Selon lui, « avec des entreprises mieux choisies, l’État aurait pu avoir des ouvrages de meilleure qualité. » Après 20 ans, qu’en sera-t-il?
Renforcer la lutte contre la criminalité économique
L’expert appelle donc à un renforcement de la vigilance de l’État dans la négociation des contrats publics, pour déjouer les dérives mafieuses et préserver les intérêts du Cameroun.