Le récit s’ouvre à la fin du 19ème siècle en compagnie de Jules, qui se glisse dans la tanière d’une ourse afin d’y dérober une oursonne de quelques semaines. Rêvant de gloire aux Etats-Unis en tant que montreur d’ours, il domestique son ourson et lui apprend des numéros de cirque.
Puis, de nos jours, nous suivons alternativement Gaspard et Alma. Lui est un jeune berger qui garde les troupeaux de brebis durant l’estive, mais qui s’avère hanté par un terrible drame survenu l’année précédente. Elle est une éthologue, spécialiste des ours, travaillant pour le Centre national de la Biodiversité, qui étudie le comportement des ursidés afin de faciliter leur réintroduction et leur cohabitation avec les hommes.
Ces trois protagonistes permettent à l’autrice d’offrir des regards différents sur ce milieu montagnard et son habitant le plus impressionnant : l’ours ! La présence de ce dernier insuffle une tension constante à ce roman particulièrement immersif, qui ravira sans aucun doute tous les amoureux de la montagne. Le drame qui a frappé le troupeau de Gaspard l’été dernier n’a d’ailleurs fait qu’accentuer l’opposition entre ceux qui cherchent à réintroduire l’ours dans son habitat naturel et les locaux qui en ont ras-le-bol de retrouver leurs brebis déchiquetées. De plus, Clara Arnaud profite de ce séjour en montagne pour nous confronter aux conséquences du réchauffement climatique, tout en nous invitant à réfléchir sur la préservation des espèces.
N’ayant pas trop aimé « Les huit montagnes » de Paolo Cognetti (oui, c’est moi), je ne suis probablement pas le public cible de ce roman. Cependant, malgré quelques descriptions parfois un peu longues pour le citadin que je suis et certains passages un peu redondants, j’ai beaucoup apprécié ce petit séjour particulièrement instructif en montagne. Ce qui m’a finalement le plus « dérangé », c’est que les fils des différentes intrigues ne se rejoignent finalement pas. Du coup, je m’interroge un peu sur l’utilité de cette double temporalité car l’arc narratif parallèle consacré à Jules n’apporte pas grand-chose aux récits de Gaspard et d’Alma…qui ne se croisent pas non plus énormément. Je lis probablement trop de polars !
Et vous passerez comme des vents fous, Clara Arnaud, Actes Sud, 384 p., 22,50€
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