En réalité, «l'acceptation de ce qui est» n'est pas une action, c'est l'état naturel et spontané de l'être qui est uni aux formes que prend la Vie en lui et autour de lui. Lorsque l’on parle d'accepter ce qui est, c'est avant tout en référence à un état de refus. Pour notre cheminement, «accepter» signifie donc «cesser de refuser». Mais creusons encore et définissons clairement ce qu’est un refus.
Parfois le cœur dit «oui, j'aime», parfois il dit «non, je n'aime pas». Ce n'est pas un problème en soi. Si le cœur est fluide et souple, ses mouvements subtils ne sont pas un problème. Le problème survient lorsque le «non, je n'aime pas» engendre un état de fermeture et de blocage : le cœur s'enfonce dans le non et la fermeture, des tensions internes se manifestent, des pensées stériles apparaissent en lien avec la situation et hypnotisent notre attention ; nous nous enfonçons alors dans la fermeture et la souffrance.
Le refus dont nous parlons est donc une sorte de dérapage et de dégringolade à partir d un "non, je n’aime pas" du cœur, qui aboutit à un amas de tension et de pensées, ces pensées exprimant un rejet de la situation présente.
Plus vous avancez sur le chemin, plus vous devenez subtil dans votre pratique intérieure, et plus vous êtes à même de déceler avec vigilance le moment où vous vous mettez à déraper vers le refus, le blocage.Prenons l’exemple de l’apprentissage du surf sur les vagues. Un bon surfeur surfe dans un état d’harmonie et d’union entre lui, sa planche et la vague. Beaucoup de surfeurs expriment d’ailleurs en des termes spirituels le bonheur qu’ils ont à surfer. Mais, au début, il faut pratiquer. Un apprenti monte sur sa planche, un léger déséquilibre apparaît et il ne sait pas comment le rétablir, il n’est pas encore assez subtil dans ses mouvements pour retrouver l’équilibre, et rapidement, il se retrouve à l’eau.Il en va de même de l’aspirant spirituel qui au début se trouve déstabilisé par un mouvement de son cœur, qui engendre un déséquilibre plus global, qui aboutit à une situation de blocage, et de refus, l’aspirant a alors quitté la vague de la vie, il rame pour reprendre la prochaine vague. Peu à peu, l’apprenti surfeur sent de plus en plus subtilement les mouvements de son corps et de la planche, au contact de la vague, il ajuste finement sa position au moindre déséquilibre et trouve le moyen de rester uni à la vague.De même, l’apprenti spirituel devient de plus en plus subtil dans la perception de son cœur et des phénomènes internes, il perçoit finement lorsque la situation se met à déraper et peut donc revenir a l’équilibre sans aboutir au refus, à la chute hors du mouvement de la vie.Accepter,c'est simplement cesser de refuser. Refuser, c’est s’enfoncer dans un état intérieur de fermeture, de blocage, et de rejet de ce qui est. Plus on devient subtil dans sa pratique, plus on détecte et on dissout vite les refus, et plus on est heureux.
Carl de Miranda (100 conseils spirituels pour être heureux)
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