"Le lion dompté", dit le gros titre, en référence
à la crinière ébouriffée de Mileí qu'il fait volontiers passer pour léonine
Notez que dans l'hymne national argentin,
la liberté du peuple vainc l'ordre colonial représenté
par le lion des armoiries espagnoles.
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Hier soir, se tenait le débat
électoral télévisé de deuxième tour entre les deux candidats,
Sergio Massa et Javier Mileí. Pour une fois, toute la presse, à
droite et à gauche, est unanime. Tous les titres constatent que le
candidat libertaire s’est fait mener en beauté par l’excellent
tactique d’un Sergio Massa bien plus expérimenté dans l’exercice
et qui maîtrisait ses sujets. A droite, on a tendance à regretter
cet état de fait. A gauche, Página/12
se réjouit et en profite pour se payer, en une, la tête du dingue
(qui aime se comparer à un lion).
Massa [vainqueur] aux points, dit le gros titre
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Les journaux montrent tous un
Mileí grimaçant (il est d’ailleurs difficile de trouver une photo
où il présente un visage avenant) et relèvent qu’il a été
incapable de défendre ses propositions. Il n’a pas su porter le
débat sur les thèmes qui auraient pu embarrasser son adversaire
tandis que Massa n’a manqué aucun élément qui puisse mettre en
difficulté son contradicteur. Il lui a fait dire des trucs
incroyables : mené par Masa, Mileí a proclamé son admiration
pour Margaret Thatcher, qui, quarante ans plus tard, reste un
véritable épouvantail pour une large majorité d’Argentins. Massa
lui a conduit à contredire ses déclarations précédentes pendant
que les membres de son équipe publiaient sur les réseaux sociaux
tous ses propos au fur et à mesure qu’il racontait l’inverse ou
tentait de rectifier le tir en direct à la télé. Massa l’a même
amené
à critiquer vertement l'ancien président Mauricio Macri auquel il est pourtant
officiellement allié depuis le lendemain du premier tour.
"Massa tire avantage d'un Mileí qui n'a pas
profité de l'énormité de la crise que laisse le gouvernement",
dit le gros titre
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De son côté, Sergio Massa s’est montré maître de lui et de sa parole. Il a survolé le débat et probablement il a fini de se présidentialiser. C’est ce qu’il ressort des unes composées par les différentes rédactions.
"Massa a imposé son programme et Mileí
n'est pas allé le chercher sur la crise économique",
dit le gros tire sur cette double photo
de Massa affirmé et de Mileí défiguré par la rage
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Dans la difficulté, tout
récemment Mileí a
tout de même attiré à lui le soutien
d’une poignée d’anciens dirigeants de droite, l’Espagnol
Mariano Rajoy, le Chilien Sebastián Piñeira, les Mexicains Vicente
Fox et Felipe Calderón, les Colombiens Iván Duque et Andrés
Pastrana,
le Puerto-Ricain Luis Fortuño et le Bolivien Jorge Quiroga,
lesquels, pour la plupart,
se sont faitdégager
des fonctions gouvernementales
par leurs compatriotes, de
surcroît souvent de façon spectaculaire.
S’est joint à eux un
prix Nobel de littérature,
le romancier
péruvien Mario Vargas Llosa, sans
aucune légitimité politique mais
toujours prêt à soutenir les projets les plus extrémistes à
droite du moment qu’il est question de casser la figure à la
gauche (voir à ce propos l’article
de La
Prensa). Neuf
VIP qui
pèsent toutefois d’un
poids très légeren
face de
la multitude de personnalités de toutes origines qui
se sont prononcés pour Massa, en Argentine et dans le monde. Très
léger aussiau
regard de l’atterrant
spectacle de la division idéologique, partisane et
tout simplement personnelle
qui caractérise ceux
qui soutiennent encore la
candidature de Mileí.
Le journal espagnol El País n'en revient pas :
"Rajoy soutient Mileí l'ultra", dit le titre secondaire
(à mi-hauteur dans la colonne de droite)
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© Denise Anne Clavilier www.barrio-de-tango.blogspot.com
Pour aller plus loin :
lire l’article principal de Clarín
lire l’article principal de La Nación