Quel bonheur de retrouver Elsa Ravi, alias Eva Rami dans son troisième solo ! Cette comédienne qui joue dans les pièces écrites par d’autres auteurs excelle à nous offrir ses créations.Des raisons familiales m’avaient tenue éloignée cet été aller du festival d’Avignon où je n’aurais pas manqué cette nouvelle création. Depuis que j’ai découvert Eva (alors qu’elle jouait un "petit" rôle dans Mon coeur fume encore) je ne loupe rien d’elle. Et je serais directrice de casting, je l’aurais déjà mille fois distribuée. Pas seulement parce qu’elle a une belle personnalité, mais aussi parce qu’elle peut tout jouer, jeune, vieille, gentille, méchante, jolie, vilaine tout, absolument tout. Elle est le parfait couteau suisse dont un metteur en scène ou un réalisateur peut rêver de trouver.En attendant, elle se distribue elle-même et elle a bien raison. Avec Va aimer elle aborde le sujet, ô combien actuel, des violences faites aux femmes, y compris l’inceste, mais elle le fait avec originalité, dans une mise en scène admirablement construite et sous des éclairages qui ont du sens.Ce troisième spectacle est encore plus abouti que les précédents, combinant encore davantage théâtre, danse, chant. L'artiste a gagné en maturité, allant plus loin que le seule-en-scène en suivant une dramaturgie admirablement construite qui fait mouche tant auprès des jeunes (très nombreux ce soir) que du public plus âgé.Bravo pour l'habile traitement d'une résurrection (je n'ai pas envie de spolier le déroulement original du spectacle) sans négliger une certaine dose d'humour car il en faut quand on subit une charge mentale proche de l'Ohio … Aucun doute : Faut pas garder ça pour toi. Et Eva Rami a bien le sens du partage.
Merci de nous rassurer en nous démontrant que si on est les seuls à vivre notre vie de la façon dont on la vit ce n'est pas une malédiction.Et merci plus encore de nous envoyer nous faire tous aimer !Va aimer de et avec Eva Rami
Au théâtre Lepic à 20 heures jusqu'au 2 janvier 2024