Découverte des Chibi-chans de l’artiste japonaise Elena au Clos Y

Par A Bride Abattue @abrideabattue
Je suis partie à la découverte des Chibi-chans de l’artiste japonaise Elena au Clos Y et j’ai été conquise.
Alors, que vous connaissiez le Japon et ses chibis, ou pas, je vous suggère fortement d’aller voir sans tarder les tableaux d’Elena, une jeune artiste adorable et talentueuse (elle personnifie les deux) exposés dans un restaurant japonais gastronomique (et la cuisine fusion de son chef Yoshitaka Ikeda vaut le détour, il n’y a pas de débat là-dessus) tout près de la Gare Montparnasse, au Clos Y, 27 avenue du Maine, 75015 Paris jusqu’au 22 octobre 2023, tous les jours de 14 h à 19 h.
L’accrochage sert admirablement les oeuvres qui, au fil de la visite, révèlent humour enchanteur, joie de vivre, hommage au patrimoine culturel mondial (Hokusai, Vinci, Munch, Vermeer…) pour délivrer un message de tolérance et d’empathie tout en célébrant la diversité par l’expression des valeurs de l’âme japonaise.
Elena est née à Madrid en 1998 mais elle a grandi ensuite au Japon, a vécu au Canada et est installée aujourd'hui à Tokyo. Elle est depuis l'enfance passionnée par tout ce qui touche à l'art, que ce soit la danse, la musique et bien sûr le dessin dont elle a décidé de reprendre l'apprentissage pendant la pandémie qui la tenait éloignée des musées et des concerts, et des défilés de mode où elle fut mannequin.C'est alors qu'elle a entrepris de développer le concept de création d'oeuvres qui procurent du bonheur et enrichissent l'esprit. Elle a réalisé son oeuvre phare Nami Nori Ochibi (Chibi sur une vague) en hommage à la célèbre Grande vague de Kanagawa d'Hosukai. Il faut la scruter de près pour remarquer que chaque éclat d'eau représente un chibi-chan dont l'expression est unique, portant le message que chacun de nous est différent mais également beau.
Le Chibi désigne une petite personne, un bébé, un enfant, plus rarement un animal. Dans les manges ils sont dessinés avec de grands yeux, avec des mains sans doigt, et souvent sans pieds. Lorsqu'ils possèdent un nez celui-ci est réduit à un point. De petite taille ils sont tous mignons, adorables. Chan est un suffixe affectueux et familier utilisé pour s'adresser à une fille de son âge ou montrer de l'affection et de l'intimité. Les héros d'Elena inspirent directement la joie et procurent un sentiment de bien-être. Il est indéniable que sa vision du monde est utopique mais ô combien réconfortante. 
A l'exception de rares tableaux, comme celui qui est dédié à Audrey Hepburn, une des caractéristiques de cette jeune artiste est de cerner les couleurs vives d'un trait noir, évoquant la technique bien connue des estampes traditionnelles japonaises. Elle compose un monde heureux et enchanteur comme l'a souligné Monsieur Kinoshita (ci-dessous).Le PDG du Clos a salué la qualité d'Elena à exprimer la subtilité de l'âme japonaise tout en célébrant la diversité, ce qui le touche particulièrement puisque le groupe emploie plusieurs personnes en situation de handicap. Il a annoncé qu'une partie du restaurant deviendrait une galerie annexe pour cette artiste. Voici quelques-unes des oeuvres exposées ce soir :Munch rencontre Chibi-chan (2023), acrylique et encre sur toile, 75 x 80 cmFillette espiègle à la perle (2023), acrylique et encre sur toile, 65 X 54 cmMona Lisa rencontre Chibi-chan (2023), acrylique et encre sur toile, 75 x 80 cmFête d'anniversaire, (2023), acrylique et encre sur toile, 73 x 60 cmLa soirée a été l'occasion d'assister à une démonstration impressionnante de l'art japonais en matière de découpe de poisson et de confection de sushis.Le chef a conçu un menu spécial Elena (proposé pendant la durée de l'exposition 49 € hors boissons) dont nous avons eu un avant-goût.Chaque bouchée s'accordait merveilleusement avec le saké de Niigata qu'il avait retenu, léger, savoureux et complexe avec ses arômes herbacés et de zestes d'agrumes.Le restaurant est plutôt discret mais non dénué de charme avec son magnifique comptoir de onze mètres taillé dans le tronc d'un cerisier. Certains espaces sont prévus pour être privatisés.Elena reste passionnée aussi par la culture japonaise traditionnelle du kimono et c'est avec naturel qu'elle portait ce vêtement ce soir. C'est aussi avec simplicité qu'elle s'est livrée devant nous à l'exercice consistant à réaliser une oeuvre :Elena est une artiste unique comme tout collectionneur rêve d’en découvrir. Elle va profiter de son séjour à Paris pour se rendre à Beaubourg, au Musée d’art moderne et à Orsay (sur le conseil de plusieurs personnes présentes le soir de l’inauguration). Elle y puisera sans doute de nouvelles sources d’inspiration.
De multiples projets sont en préparation, notamment une collaboration en janvier 2024 avec le Musée Sumida Hokusai dont Elena a attiré l'attention et quelques performances combinant kimono et art, en tirant parti de son expérience dans l'industrie de la mode.L’exposition est ouverte au public du 7 au 22 octobre 2023, tous les jours de 14 h à 19 hAu Clos Y, au 27 avenue du Maine, 75015 ParisContact : véronique.spahis@gmail.com