Voici une œuvre dont le visuel impose tout de suite quelque chose de plutôt impressionnant. Impressionnant, car il est difficile, si ce n’est impossible, de ne pas ressentir quelque chose tant ce visage en très gros plan est aussi imposant que froid et mystérieux : qu’y a-t-il d’aussi affolant, où est-il, que fait-il et pourquoi ?! Nous n’en saurons peut-être rien, mais le titre de l’album nous illumine bien : Abandon All Hope !
Ethan P. Flynn se voudrait donc glacial et angoissant de prime abord… mais qu’en est-il de la musique ? Tout d’abord, il a mis au cœur de l’album un instrument : la guitare. Ensuite, une influence, plus que d’autres, peut se faire ressentir, un peu dans la musique, beaucoup dans les paroles. Celle d’un certain Neil Young.
Après avoir signer un contrat à 18 ans avec sa maison de disques, Young, puis avoir collaborer avec des artistes aussi prestigieux que David Byrne ou FKA twigs, ce tout premier album solo – avec, entre autres, sa petite amie Ava Gore en choriste – est une œuvre personnelle au sens premier, conçu de façon très classique, très 70s, en huit chansons pour 44 minutes au total, en deux fois 22 minutes, tel un LP.
Résultat ? Ethan P. Flynn joue une musique qui résonne en nous, car tout y est vivant, intense, humain. Je ne peux que l’imaginer jouer chacune des huit chansons en live, une scène petite ou moyenne, pour la proximité avec le public, lui étant sans aucun doute parfaite pour en délivrer toute l’émotion.
Pour un tout premier album, vraiment, quelle belle œuvre !
(in Heepro Music, le 13/11/2023)
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