Auberge de la Rivière – 85770 Velluire – Chef : Fabrice Riefolo

Sa cuisine est un régal dans la plupart des cas…

Située dans le Marais Poitevin, l’environnement immédiat de l’Auberge de la Rivière est un enchantement champêtre. Elle porte bien son nom puisque la rivière Vendée s’écoule paisiblement au pied de l’établissement, avec la belle terrasse qui offre une vue imprenable. Recouverte de lierre at autres plantes grimpantes, le bâtiment est dans un nid de verdure. Simplicité et charme.
Une salle de restaurant agréable, avec ses baies vitrées qui donnent sur la rivière, tables espacées, dressées avec goût, vaisselle moderne, tomettes au sol et poutres au plafond complètent le tableau. On se sent bien dans cette ambiance chic et plaisante tout en restant simple. En prime, un accueil excellent du maitre d’hôtel.

Affaire familiale où le couple Riefolo gère l’établissement depuis 2005, séduit par le charme du lieu alors qu’ils travaillaient en Bretagne. Travaux de relookage, changement de cuisine et des débuts difficiles pour habituer les clients à ces changements. Ce fut long, mais la réussite est finalement arrivée plus vite que prévu.
Fabrice Riefolo, originaire des Pouilles en Italie, a toujours vu son père cuisiner à la maison. Fasciné, il s’était juré d’en faire son métier. Démarrage dans le Jura à 14 ans, où la famille s’était installée, premier restaurant dans la région, puis Roskoff en Bretagne pour la première table gastronomique. Passionné, il progresse vite et se retrouve patron de sa première affaire à Douarnenez où la cuisine de la mer sera son point fort.

La carte des vins est riche, variée et abordable. Champagnes, pétillants de Vendée, et Crémants de Loire sont bien représentés et c’est tant mieux car ceux sont des vins excellents et à découvrir. Pour les blancs, on trouve un beau choix de vins de Loire, et quelques « Vendée » locaux. Entrée de gamme à 25/30 € et une moyenne de 50 € la bouteille.
En rouges, une majorité de bordeaux et de bourgognes avec à nouveau des Côtes-du-Rhône en nombre et bien sélectionnés, plus quelques vignerons vendéens qui travaillent sur plusieurs cépages parmi les plus connus de l’hexagone. Gamme de prix similaire aux blancs.
Peu de choix en vins au verre : 1 blanc, 1 rosé, 2 rouges, 1 vin de dessert, de 6,20 € à 9,80 €.

Mi-cuit de foie gras de la ferme de Mélusine, chutney rhubarbe, réduction miel et vinaigre de cidre, pain d’épices, Florentin aux noix. Un foie de canard, entouré richement de plusieurs options à la fois salées et sucrées. Belle pièce, généreuse, pas trop marquée en goût mais belle finesse. Les différents accompagnements fonctionnent bien, comme ce classique pain d’épices, l’amertume de la rhubarbe, alors que le Florentin, trop craquant, est peu agréable en contrepoint trop marqué du foie gras. Une assiette bien construite et bien présentée pour une belle entrée.

Lotte, émulsion verveine citronnée, légumes du moment. Une assiette très construite avec blettes, poivrons farcis, jeunes navets, et noisettes grillées. Un plat superbe avec des saveurs bien marquées, une cuisson de la lotte parfaite, tendre et ferme à la fois, et une sauce verveine citronnée absolument remarquable. Une belle réussite.

Pièce de bœuf dans le filet, fumée au foin, légumes de saison, classiques dauphines. Une cuisson pour le bœuf démarrée à la poêle puis finie et réchauffée au four ce qui le sèche un peu. Le contraire serait plus judicieux. Une présence de figues confites surprenante et sans grand intérêt. Le chef, dit-il, a essayé sans être vraiment convaincu. Nous non plus. Sinon, l’assiette est généreuse, garnie à nouveau de légumes bien choisies et savoureux, carottes, navets, potiron. Pommes dauphines assez réussies, moelleuse à l’intérieur et croustillantes à l’extérieur comme il se doit. Jus réduit servi à part. Un plat classique, un peu à l’ancienne dans la présentation et la construction, mais agréable cependant.
Plateau de fromages. Présentation en chariot d’une belle sélection de chèvres d’un éleveur voisin, de vaches et d’un fromage anglais. Affinage léger sur l’ensemble mais un fort beau plateau qui permet de découvrir des fromages locaux.

Feuilleté streusel amande/cannelle, crémeux pistache, fraises de Vendée, fraicheur coquelicot. Un bel énoncé pour un dessert très construit et très riche. L’ensemble se marie bien, mais malheureusement les fraises sont peu mures et donnent une acidité dommageable au dessert. Le chef a bien conscience de ce problème et insiste auprès de son fournisseur de lui envoyer des fruits murs. Difficile de le faire accepter, parait-il. A noter que c’est la femme du chef qui s’est mis à la pâtisserie (elle avait déjà une petite expérience) faute de trouver un pâtissier sérieux et travailleur dans la région. Elle doit travailler son feuilleté mais s’en sort bien sur l’ensemble.

Dans un style à tendance classique mais avec de nombreuses touches personnelles souvent très réussies, sa cuisine est un régal dans la plupart des cas. Il cuisine le poisson à la perfection, les assiettes sont généreuses, il est amoureux des légumes et fort généreux dans ses constructions d’assiettes. On se sent bien chez ce couple et ce n’est pas le moindre charme de cette maison qui en compte beaucoup. Sa cuisine est authentique, bien travaillée, savoureuse et bien représentative de son environnement sans être figée dans un hommage au passé. Un bon chef pour une belle cuisine.

Auberge de la Rivière
Rue du Port de la Fouarne
85770 Velluire
Tél : +33 (0)2 51 52 32 15
hotel-riviere-vendee.com

Menu « Sensation » : 49 € (3 plats), fromages + 8 € – Accord vins : 70 €
Menu « Dégustation » : 71 € (5 plats), fromages + 8 € – accord vins : 105 €
Menu «Enfant » : 14 € (3 plats)
Assiette Végétarienne : 16 €
Menu « Dimanche Midi » : à partir de 59 € (une ou deux entrées, deux plats, un dessert)
Carte : de 60 € à 80 € (3 plats)