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Billie Jean King Cup Juniors : la République Tchèque défie les États-Unis en finale
Publié le 12 novembre 2023 par FranckyComme prévu, la République Tchèque et les États-Unis vont se retrouver face à face en finale de la Coupe du Monde de Tennis des seize ans et moins à Cordoue, en Andalousie, pour la deuxième année consécutive. Si les américaines demeurent les favorites de ce duel en raison de leur expérience plus solide sur le circuit professionnel, les tchèques, emmenées par un trio de jeunes surdouées très prometteuses, peuvent rêver d'un exploit.
On prend les mêmes et on recommence. Pour la deuxième année consécutive, les États-Unis et la République Tchèque vont s'affronter ce jour en finale de la Billie Jean King Cup Juniors disputée à Cordoue. Sur les seize pays engagés, il ne reste donc plus que les deux plus forts et c'est d'une logique implacable puisqu'il s'agit des deux nations les plus dominatrices du monde dans leur catégorie d'âge. La seule chose qui change année après année est la composition des équipes. En 2022, les américaines avaient surclassé les tchèques grâce à leurs deux armes fatales Clervie Ngounoue et Valerie Glozman qui n'avaient laissé aucune chance à Tereza Valentova et Lucie Urbanova. Un tel scénario pourrait bien se reproduire cette année tant les représentantes de la bannière étoilée semblent au-dessus de tout le monde.
Si l'équipe n'est plus tout à fait la même que celle d'il y a un an (seule Iva Jovic est encore là), les américaines ont avancé dans le tournoi tel un impitoyable rouleau-compresseur. Après le travail sans faute accompli par leur prometteuse recrue Alanis Hamilton en phase de poules, Tyra Grant (photo ci-dessus) et Iva Jovic ont repris leur inexorable marche en avant à partir des quarts de finales. D'abord victorieuses d'une surprenante équipe du Brésil qui n'a pas fait le poids, les USA ont fait respecter leur rang avec autorité en demi-finales face à une Espagne séduisante mais, très vite débordée. Même la meilleure joueuse espagnole, Charo Esquiva Banuls, lauréate du tournoi J500 d'Offenbach cette année, n'a pu que constater l'écart qui séparait son pays des États-Unis après avoir été éparpillée 6-2 6-2 en une heure quinze par Iva Jovic. Jovic, la californienne aux grandes chaussettes noires, c'est la grâce et l'élégance sur un court de tennis, l'alliage parfait de la précision et de la puissance. Sa progression constante depuis 2021 en fait une pièce maîtresse de l'effectif, à tel point qu'elle n'a pas concédé le moindre set depuis le début de la compétition. Pour l'épauler, elle peut compter sur sa compatriote Tyra Grant. Parfois maladroite, cette dernière possède un style de jeu très différent de Jovic, plus puissant, plus brut de décoffrage, auquel s'ajoute de remarquables qualités défensives. Là aussi, l'Espagne en a fait les frais en demi-finales, même si Grant a eu besoin d'un set pour trouver ses réglages.
De la qualité, la République Tchèque n'en manque pas. L'équipe a su bien gérer sa profonde transformation depuis sa victoire en 2021 contre le Japon grâce à sa "dream team" composée de Brenda Fruhvirtova, Sara Bejlek et Nikola Bartunkova. Peut-être pas aussi forte qu'elle l'était cette année-là, elle n'en demeure pas moins complète et redoutable avec dans ses rangs trois adolescentes habituées à jouer ensemble et véritables puristes des compétitions par équipe, j'ai nommé Alena Kovackova, Laura Samsonova et Eliska Forejtkova. Victorieux des championnats du monde Juniors par équipe des quatorze ans et moins l'année dernière et de la Summer Cup cette année, ce trio a de quoi inquiéter n'importe qui. Kovackova et Samsonova, surtout, ont confirmé leur formidable potentiel en commençant par dompter les japonaises en quarts de finales, avant d'éteindre une ambitieuse équipe de Grande-Bretagne en demi-finales, pourtant emmenée par ses deux magnifiques prodiges Hannah Klugman et Mingge Xu, capables de gagner des matches sur le circuit professionnel alors qu'elles n'ont respectivement que quatorze et seize ans.
Même si le talent transparaît dans cette belle équipe tchèque, les américaines peuvent tout de même faire la différence étant donné qu'elles ont quelque chose que leurs adversaires d'Europe Centrale n'ont pas encore, l'expérience du milieu professionnel. Jovic, Grant et Hamilton se sont déjà frottées à maintes reprises aux joueuses de l'exigeant circuit ITF. D'ailleurs, Iva Jovic a gagné cette année son premier tournoi pro à Redding (25000 dollars) en Californie. Or, Laura Samsonova et Eliska Forejtkova n'y ont joué à ce jour qu'une fois, tandis qu'Alena Kovackova n'y a tout simplement aucune expérience puisqu'elle s'est essentiellement cantonnée cette année au circuit Junior, principalement en Europe. Toute la différence pourrait donc se faire à ce niveau, même si Kovackova n'a toujours pas perdu le moindre set en simple depuis le début du tournoi. Enfin, n'oublions pas que sur les cinq dernières éditions, les américaines ont gagné quatre fois, dont trois fois consécutivement en 2017, 2018 et 2019 (avec un succès sur les tchèques cette année-là). Nul doute qu'elles auront à cœur de conserver la couronne qu'elles avaient acquises l'an passé grâce à Ngounoue et Glozman.
Le verdict est attendu dans la matinée avec en prime une bonne nouvelle : la fédération internationale de tennis va diffuser la finale en streaming sur sa chaîne YouTube à partir de 10h30 heure de Paris. L'occasion rêvée de voir en action celles qui, dans quelques années, régneront sans doute sur le circuit WTA.