Lors de l’ouverture de la session parlementaire ce jeudi, le président de l’Assemblée nationale Cavaye Yeguié Djibril a tenu des propos inhabituellement virulents contre l’exécutif camerounais. Des déclarations qui font déjà beaucoup réagir.
Une attaque inédite contre l’exécutif
Dans son discours, Cavaye Yeguié Djibril a appelé sans détour le gouvernement à « laisser le législatif fonctionner sans aucune interférence ». Il a rappelé avec force que le Cameroun est un État de droit avec une séparation des pouvoirs, et que « nul n’a le droit de perturber cet équilibre ».
Des piques directement adressées à la présidence, avec laquelle les tensions se multiplient ces derniers mois autour du fonctionnement de l’Assemblée nationale.
Des relations exécutif-législatif à couteaux tirés
En coulisses, Cavaye Yeguié Djibril n’aurait pas mâché ses mots contre Ferdinand Ngoh Ngoh et Samuel Mvondo Ayolo, respectivement SG de la présidence et directeur du cabinet civil. Il leur reprocherait leurs ingérences dans les affaires de « sa boîte », notamment sur des nominations de collaborateurs.
Le président de l’Assemblée se sentirait harcelé par l’exécutif, qui tenterait même de lui imposer un successeur pour mars prochain. D’où cette sortie offensive rarissime dans l’hémicycle.
Vers un affrontement institutionnel?
Reste à savoir si le chef de l’État Paul Biya, peu habitué à de tels éclats de la part d’un fidèle lieutenant, réagira à ces piques lancées par Cavaye. Ses propos augurent en tout cas d’un climat de défiance croissante entre les institutions, néfaste en ces temps de crises.
L’opposition ne manquera pas de s’engouffrer dans cette brèche inattendue au sommet de l’État. Les prochains jours s’annoncent agités sur la scène politique camerounaise.