Malgré les paramètres légendaires de son comportement humoristique et de son dévouement presque comique à la paix et à l’amour, Ringo Starr connaît une chose ou deux en matière de musique. En tant que batteur des Beatles, il a joué un rôle crucial dans la rupture de la culture avec le passé et son entrée dans un avenir expressif. Depuis la séparation du quatuor liverpudlien en 1970, Ringo est un élément omniprésent du paysage musical.
Si quelqu’un doute du talent de Ringo Starr, il suffit de lire le commentaire suivant sur la nature de son travail, formulé par l’un des batteurs les plus élémentaires que le monde ait jamais connu, Dave Grohl. Affirmant que l’ancien batteur des Beatles existe dans son propre espace, le leader des Foo Fighters a déclaré au Rock and Roll Hall of Fame : “Définissez le plus grand batteur du monde. S’agit-il de quelqu’un de techniquement compétent ou de quelqu’un qui s’inscrit dans la chanson avec son propre feeling ? Ringo était le roi du feeling”.
Pour se convaincre de ses capacités techniques, il suffit de regarder “Good Morning Good Morning”, extrait de l’album Sgt. Pepper’s de 1967, où le batteur, dont on parle peu, utilise une polyrythmie fulgurante, avec des triolets joués à la charleston et des croches à la grosse caisse. Cette entreprise complexe a donné une nouvelle orientation à la batterie rock.
Il est clair que Ringo Starr mérite amplement son statut, même si les musiciens ont traditionnellement tendance à dénigrer son travail. Avec son ami Paul McCartney, membre survivant des Beatles, ils ont vu la musique populaire évoluer de manière remarquable depuis leur première apparition au début des années 1960, l’air du temps changeant à de nombreuses reprises.
L’un des genres les plus importants qui a émergé dans le sillage des Beatles est le grunge. Bien qu’ils soient différents sur le plan esthétique et sur certains aspects musicaux, les Fab Four sont plus liés à la scène de Seattle qu’il n’y paraît à première vue. Kurt Cobain, le leader de Nirvana, le célèbre groupe de grunge, a toujours été un fan des Beatles et de leur écriture, et d’une manière générale, le genre est imprégné des traditions musicales du blues.
Fort de son expérience musicale, Ringo Starr a expliqué un jour que, selon lui, l’une des chansons des Beatles était un précurseur du son de Seattle, qu’il a qualifié de “rock grunge des années 1960”. Bien que quelques chansons entrent dans cette catégorie, Helter Skelter étant la plus connue, il s’agit en fait d’une autre chanson figurant sur la troisième face de l’Album blanc de 1968, “Yer Blues”.
Starr a déclaré dans Anthology : “‘Yer Blues’, on ne peut pas faire mieux. C’était ce groupe qui était ensemble ; c’était comme le rock grunge des années 1960, vraiment. Du blues grunge”. Malgré tous les grands moments enregistrés, Starr maintient que sa meilleure performance est celle qu’il a réalisée sur la célèbre face B du groupe, “Rain”.
Écoutez “Yer Blues” ci-dessous.