Album - N∆EON TE∆RDROPS - Testimony

Publié le 09 novembre 2023 par Concerts-Review

Album - N∆EON TE∆RDROPS - Testimony

NoPo

- LP Testimony 2023
En 1987, le norvégien Per Martinsen s'interroge 'Vers le Nord vais-je ou le Sud?'
Ni l'un, ni l'autre, il perd le Nord et quitte son pays pour squatter Londres où il baigne dans la house, se creusant lui-même une chambre multidimensionnelle.
Depuis 30 ans, il rave en techno sous le nom de Mental Overdrive.
Après cette surcharge mentale, il allume ses feux de détresse puis un simple néon et laisse couler des larmes sur ses claviers... et ça sonne bien!
Avant la sortie de l'album, il oublie tout avec le single "Amnesiacs" en 2021, suivi de "Shadowsister" en 2022, puis "Water Rising" et "Outbound" cette année.
Il passe à la vitesse supérieure en enclenchant sa retrowave. "Testimony" représente ce cumul de témoignages synthpop, electropop et un peu dark.
Sur la pochette, le design des 'A' du logo, se simplifient en triangles. Dans la nuit, le néon flashe jaune sur feu rouge... excès de vitesse?
On vérifie le trajet sonore où chaque titre va au plus court en un seul mot (sauf le premier pour me faire mentir).
Le balancement serein de ' Waters rising' au démarrage, marqué par des frappe ressemblant à un carillon électro, nous place idéalement dans un cocon douillet.
La mélancolie recouvre chaque note de cette mélodie et pénètre la voix, parfois parcourue d'un léger effet, et qui prend de l'emphase sur le refrain, chatouillé de caresses synthétiques.
Le rythme régulier, sur grosse caisse, suit celui des battements d'un cœur, sollicité par quelques pas de danse.
Des fils dorés au synthé, de temps à autre, accompagné de ponctuations au son de clochettes électroniques, rassénèrent nos pensées devenues fluides.
Tube à écouter à toute vitesse!
Aucune accélération dans le titre suivant ' Amnesiacs' aux effluves de New Order et consorts à l'intro.
Vacances, j'oublie tout... et je trépigne sur la rampe de lancement.
L'entremêlement de percussions électroniques rémanentes et de fines sinusoïdes au synthé, accaparent toute notre attention.
Le chant, au léger écho, serpente sans heurts et enjôle. Le rythme immuable invite nos pieds à taper.
Le voilà l'accélérateur de particules! ' Outbound' file à la vitesse du laser aux confins de l'univers.
On en prend plein les yeux et les oreilles mais sans placage au fond d'un baquet.
La mélodie incite plutôt à se laisser glisser sur un parquet bien ciré.
Ici, tout semble briller en commençant par les ébullitions de synthé, traversés d'éclatements percussifs.
Le chant, parfois bordé de chœurs, trace son sillon attendrissant. Sans frontières, un hit imparable!
D'abord des coups profonds à la porte, qui s'entrebâille avec des crissements, puis des bouffées de basse s'échappent.
Des sons de clochettes accueillent une voix fragile, presque suppliante.
Sur ' Haunted', on perçoit un rebond percussif amplifié par ce son de basse qui dessine la trame musicale.
Les claviers, eux, ajoutent des décorations ondoyantes. Nul doute que cette chanson hantera un moment nos esprits.
Cette fois, une mitraille simule des coups répétés sur une Charley, dans un rythme pulsé au son de basse, jalonné par un claquement régulier.
Progressivement, le synthé de ' Shadowsister' sort de l'ombre, s'emballe, comme bousculé par des attractions cosmiques.
Il joue sur 2 lignes, l'une grave et évanescente, l'autre aiguë et zigzagante.
' Senseless' introduit des sons de cloche, comme dans une cathédrale, derrière des frappes en pluie sur le dôme de la charleston fermée.
Le synthé s'excite alors et les réverbérations de la voix arrêtent la rythmique.
Tout se mêle ensuite avec beaucoup de vigueur et de rebonds entrainants. Une seule envie, se laisser transporter par cette tempête magnétique!
Au début, le bruit électronique rappelle les inventions de Kraftwerk, faisant tinter leurs machines tels des frottements d'étoiles filantes sur l'atmosphère.
Les percussions circulent de même sur les rails du Trans-Europe-Express. La voix, résonante, semble remonter des profondeurs tel un revenant.
' Borderlines' finit par s'éteindre avec tristesse.
' Starlight' débute dans un espèce de gonflement après lequel on perçoit un souffle, une respiration profonde, étiquetée par des coups profonds.
Tantôt, la voix féminine d'Aggie Frost vient accompagner celle un peu robotique de Per, lui donnant du bulbe.
' Without' balbutie son ouverture tel un soufflet sur des braises qui s'envolent en cadence.
Les percussions varient derrière un chant fragile, voire hésitant dans les paroles. Le morceau, court, donne une impression d'interlude.
Le nom de ' Brotherhood' est déjà pris par un album de New Order. Aucune euphorie, aucun express ici!
La sensation de tristesse augmente tout le long de l'album et atteint, à présent, son paroxysme.
Les vocaux maussades, en bordures bavantes, flottent sur un rythme monotone aux sculptures synthétiques.
On a récemment flashé sur Coldstar et Habitat Canada, voici un nouveau témoignage flamboyant, avec Neon Teardrops, de cette vague rétr'électronique.
Étonnamment, malgré l'emploi de machines, l'émotion reste présente et sillonne l'échine avec tendresse.
Rien ne remplacera jamais, l'esprit de l'humain, plus sensationnel que l'IA!

1.WATERS RISING 04:46
2.AMNESIACS 03:14
3.OUTBOUND 03:44
4.HAUNTED 03:18
5.SHADOWSISTER 03:10
6.SENSELESS 04:27
7.BORDERLINES 03:12
8.STARLIGHT 02:58
9.WITHOUT YOU 02:44
10.BROTHERHOOD 03:16
All tracks written, performed and produced by Per Martinsen.
Copyright control.
Backing vocals on STARLIGHT by Aggie Frost.
All tracks mixed by Per Martinsen, except AMNESIACS and SHADOWSISTER mixed by Ariel Joshua.
All tracks mastered by Poppa Lars at Inthemixxx.
Sleeve design by Lasse Marhaug.
Cover photo by Per Wollen.
Inner sleeve photo by Carl Critical.