En tant qu’inconditionnel de James Bond, un titre pareil ne pouvait qu’attirer mon attention. Et puis, entre Phonegame et Minority Report notamment, Colin Farrell compte parmi les acteurs que j’apprécie à l’écran. La critique du cinéma local a pourtant de quoi me surprendre : loin de ce que laisse supposer l’affiche diffusée, le film s’annonce loin de la parodie ou de la référence James Bondienne… Raison de plus pour être intrigué et aller voir ça sur place !
Et le déplacement était mérité ! Les toutes premières minutes laisse place à l’hésitation un instant ; couleurs ternes, caméra à l’épaule qui tangue un peu, on craint un peu pour les 1h40 qui suivent…
Et puis non. Le film nous entraîne de la comédie au drame avec un dosage savamment orchestré.
Les sujets s’emmêlent, et loin de se coltiner à une banale histoire de tueurs à gages tirant à tout va, le film nous offre plutôt un amalgame cotoyant l’absurde de façon régulière. Bons baisers de Bruges nous parle de tueurs, bien sûr. Mais il nous parle aussi de karaté, de la Belgique, de nains (ou de “petites personnes”), de remords, d’Américains (”don’t blame for this”), de code d’honneur, de guerre des races, de drogues, de culture historique, et de putain de conte de fée (”fucking fairy tale” dans le texte).
Une avalanche de n’importe quoi réfléchi, avec cette goutte de génie d’humour anglais saupoudré tout du long. Et la caméra finit par s’en donner à coeur joie, en particulier sur une course poursuite pédestre dans Bruges nocturne. Le tout est fait sans démesure, avec brio.
Un film très efficace, désopilant par moments, servi par un brillant jeu d’acteurs. Si vous avez un film à voir en ce moment, Bons baisers de Bruges se doit d’être sur votre liste cinématographique !