Elle use le stylo jusqu’à ce que celui-ci pousse son ultime râle sur la feuille de papier. Elle ne connait pas de sensation plus angoissante que celle éprouvée au moment où la pointe du stylo atteint le terme de sa vie, que l’encre s’assèche et s’épuise, que les blancs remportent le combat. Aussi, pour chasser cette angoisse n’a-t-elle rien trouvé de mieux que de tenir en permanence rangé dans sa poche un stylo neuf et prompt à débiter son flot de lettres.