Phénomène de la rentrée littéraire, il était dur de passer à côté du premier livre de Panayotis Pascot, « La prochaine fois que tu mordras la poussière ». Gros succès de librairie et buzz internet, j’ai immédiatement été curieuse à l’idée de le découvrir ; d’autant que j’avais beaucoup apprécié son spectacle humoristique « Presque ».
Grand bien m’en a pris car j’ai eu un vrai coup de cœur pour ce roman…
Le livre : « La prochaine fois que tu mordras la poussière »(ici)
Crédit photo : L&T
L’auteur : Panayotis Pascot est un chroniqueur, humoriste et acteur français. Fils de l’écrivain Philippe Pascot et d’une mère institutrice, Panayotis Pascot est le dernier d’une famille de six enfants. En 2015, âgé de 17 ans, Panayotis a une chronique hebdomadaire dans Le Petit Journal sur Canal+. À partir d’octobre 2019, il est en représentation de son premier spectacle «Presque» (diffusé sur Netflix). « La prochaine fois que tu mordras la poussière » est son premier livre.
Le résumé : « Ce livre me fait peur. Le processus a été douloureux. Mon père nous a annoncé qu’il n’allait pas tarder à mourir et je me suis mis à écrire. Trois années au peigne fin, mes relations, mes pensées paranoïaques, mon rapport étrange à lui, crachés sur le papier. Je me suis donné pour but de le tuer avant qu’il ne meure. C’est l’histoire de quelqu’un qui cherche à tuer. Soi, ou le père, finalement ça revient au même ».
Mon avis : Quelle claque je me suis prise avec cet ouvrage autobiographique.
Panayotis Pascot nous livre un récit authentique et très intime. Mettant de côté la pudeur dont il fait preuve dans la vie de tous les jours, c’est dans une foultitude de pensées qu’il nous invite, sans jamais donner l’impression de se censurer.
Panayotis Pascot nous parle principalement de sa relation avec sa famille, ou devrais-je dire avec son père car tout commence et se termine avec lui. Dès la première page, il y a, en effet, l’annonce de la maladie de ce père qui va, semble-t-il, le conduire à une mort prématurée. Cette annonce lance alors un compte à rebours pour régler ses comptes, dans l’espoir d’un pardon, d’une rédemption. Car tant de frustrations prennent leur source dans cette relation père-fils pleine de non-dits.
Portrait d’une génération, ce père tant aimé et haï à la fois est, en effet, bien incapable de se livrer, de faire preuve de vulnérabilité face à sa femme et ses enfants, ses garçons tout particulièrement. Panayotis Pascot intériorise alors qu’être un homme c’est faire fi de ses émotions, les enfouir bien profondément. Or, faire preuve de virilité est d’autant plus important pour lui, qui a éprouvé tant de difficultés à s’avouer son homosexualité.
Avec une urgence palpable, il nous retrace le chemin réalisé pour en arriver à s’accepter, à s’aimer et à aimer les autres. Parcours du combattant qui, on le comprend, sera encore semé d’embûches.
Panayotis Pascot aborde également le sujet de la dépression, maladie mentale dont il souffre et qui l’a conduit à deux tentatives de suicide. Si les sujets abordés sont lourds, Panayotis Pascot y apporte, paradoxalement, une lumière pleine de vie, une touche d’humour et beaucoup de poésie.
Je suis tombée sous le charme de sa plume et j’ai relevé pas mal d’extraits que je vous partagerai dans un prochain article.
« La prochaine fois que tu mordras la poussière » fait écho aux préoccupations auxquelles notre génération est confrontée. Je me suis identifiée à certaines d’entre elles, raison pour laquelle ce livre m’a procuré des montagnes russes émotionnelles.
En tout cas, cette lecture m’a permis d’en apprendre davantage sur lui et de découvrir, d’une façon différente, son talent d’écriture. Je suis curieuse de savoir ce qu’il nous réserve pour la suite de sa carrière : comment va-t-il encore se raconter après ça ?
Vous aussi vous avez succombé au phénomène littéraire Panayotis Pascot ? Vous avez envie de lire «La prochaine fois que tu mordras la poussière» ?