La capitale camerounaise croule sous les ordures. Avec une population estimée à 3 millions d’habitants, Yaoundé produit environ 1800 tonnes de déchets par jour. Pourtant, l’opérateur Hysacam ne parvient à collecter que 1000 tonnes quotidiennement. Résultat, des montagnes de déchets jonchent les rues, dégageant une odeur nauséabonde et impactant lourdement l’environnement.
Des quantités astronomiques d’ordures non collectées
La société Hysacam, en charge de la collecte des ordures à Yaoundé, est complètement dépassée. Malgré la mobilisation de 80 camions et 1000 employés travaillant 7j/7, elle ne collecte chaque jour que 1000 des 1800 tonnes de déchets produits dans la ville.
Ce faible taux de collecte s’explique par l’urbanisation galopante de Yaoundé, dont la population croît de 4% par an. La ville s’étend sur 7 collines et compte de nombreux quartiers difficilement accessibles pour les camions, notamment dans les zones d’habitat spontané.
Des rues transformées en décharges à ciel ouvert
Conséquence directe : des amas d’immondices jonchent les rues, les trottoirs et même les caniveaux dans de nombreux quartiers. Les déchets s’accumulent pendant des jours avant d’être collectés, dégageant des odeurs insupportables et attirant rats, cafards et moustiques.
Certains habitants n’ont d’autre choix que de brûler eux-mêmes leurs ordures ou de les déverser dans des espaces publics, faute de collecte régulière.
Un impact désastreux sur l’environnement
Outre la pollution visuelle et olfactive, cette gestion défaillante des déchets a de lourdes répercussions écologiques. Les eaux usées et les déchets non collectés s’écoulent vers les bas-fonds, polluant les sols et les nappes phréatiques.
Les fumées toxiques émanant des piles d’ordures brûlées à l’air libre contribuent à la dégradation de la qualité de l’air. La prolifération des insectes et rongeurs favorise la transmission de maladies.
Vers une catastrophe sanitaire ?
La municipalité de Yaoundé est vivement critiquée pour son inaction. Le manque de moyens déployés par Hysacam et l’absence d’initiatives des autorités laissent présager une aggravation de la situation, faisant craindre l’émergence d’une crise sanitaire et environnementale majeure.
Il est urgent pour la mairie de se saisir du problème en renforçant les moyens alloués au ramassage des ordures et en sensibilisant les habitants au tri sélectif et au recyclage. Sans réaction rapide, cette gestion chaotique des déchets pourrait se transformer en véritable bombe à retardement.