Sampha ‘ Lahai

Avec SBTRKT, je découvrais Sampha. Puis son nom est revenu sur High As Hope de Florence + The Machine, sur le premier album du projet Everything Is Recorded, ainsi que sur Karma & Desire d’Actress. Au-delà de ça, le reste de la liste des artistes avec lesquels il a travaillé est tout aussi impressionnante, de Kendrick Lamar à Solange en passant par Frank Ocean, entre autres noms tous aussi prestigieux les uns que les autres. Son premier album Process, en 2017, n’a pas reçu le Mercury Prize par hasard.

Cette année, son deuxième album est donc lui aussi une œuvre personnelle mais entourée de jolis noms : Yaeji (qui vient de publier son premier album), Lisa-Kaindé Díaz (d’Ibeyi), Owen Pallet, El Guincho, Laura Groves, David Wrench, Kwes, Morgan Simpson (de Black Midi), Léa Sen, Sheila Maurice Grey (de Kokoroko)…

Lahai est une œuvre détonante qui marie à la perfection jazz, soul, rap, dance, jungle et musique ouest-africaine. Quant à son compagnon le plus fidèle de Sampha, cela demeure le piano et, à ce titre, « Dancing circles » est une chanson enivrante !

Les intérêts de l’artiste se retrouvent dans les thématiques abordées, et l’exemple le plus notable est celui du roman court Jonathan Livingstone le goéland de Richard Bach qui a carrément donné son titre à la chanson « Jonathan L. Seagull », en plus d’être aussi mentionné dans les paroles de « Spirit 2.0 ». Le message du livre réside dans le droit à la liberté (d’être ce que l’on veut être) et la perfection en toute chose comme Paradis (ce dernier n’étant pas un lieu où l’on pourrait aller). Ce conte philosophique illustre l’ambition de Sampha, qui vole et survole tout l’album pour notre plus grand bonheur.

Ce nouvel album est une pure réussite, et cela malgré tout le poids sur les épaules de Sampha suite au succès énorme de son premier disque.

(in Heepro Music, le 04/11/2023)