Les ruptures du tendon d’Achille ont une incidence annuelle croissante avec l’engouement de notre société pour les activités sportives.
Le tendon d’Achille ou tendon calcanéen est un des tendons les plus sollicités lors des activités quotidiennes et surtout lors de la pratique sportive.
Quelles sont les particularités du tendon d’Achille
C’est le tendon le plus volumineux de l’organisme avec une longueur de 15 cm une largeur de 12 à 15 mm et une épaisseur de 5 à 6 mm, sa résistance ultime à la tension pouvant atteindre 7000 Newton selon KOMI.
Le tendon d’Achille se situe à l’arrière de la cheville, reliant le muscle du mollet (le muscle triceps sural) à l’os du talon (le calcanéum). Le tendon d’Achille permet de soulever le talon lors de la marche, la course et d’autres mouvements du pied.
Lors d’une tension progressive le tendon d’Achille peut s’allonger de 2 à 4 %, au-delà des ruptures microscopiques peuvent se produire.
Rupture du tendon d’Achille
Les ruptures du tendon d’Achille sont relativement fréquentes, en particulier chez les athlètes et les personnes pratiquant des activités sportives impliquant des mouvements rapides ou répétitifs du pied et de la cheville : badminton, foot, Tennis.
Les causes courantes de lésions du tendon d’Achille comprennent les mouvements brusques, lors d’un démarrage, d’un saut, ou d’une impulsion.
Lors d’une rupture traumatique du tendon d’Achille, le patient sent une douleur vive à l’arrière de la cheville comparée à un coup de poignard dans un ciel serein, avec un craquement audible.
Signes d’une rupture du tendon d’Achille
Le patient est placé sur la table d’examen en position couchée sur le ventre ou en décubitus ventral.
– Le premier signe, le plus caractéristique est la perte de l’équin physiologique de la cheville.
– Une dépression (un trou) lors de la palpation du tendon d’Achille.
– Le signe de Thompson positif, le praticien comprime doucement le mollet, en exerçant une pression directe. Si le tendon d’Achille est intact, la compression devrait provoquer une flexion plantaire du pied. Cependant, si le tendon d’Achille est rompu, il n’y aura pas de mouvement du pied en réponse à la compression.
Examens complémentaires
Aucun examen complémentaire n’est nécessaire quand les signes cliniques sont présents. En cas de doute l’IRM est l’examen le plus fiable. On peut également demander une échographie.
Parfois, une radiographie standard de la cheville est demandée pour éliminer un arrachement osseux calcanéen (talon).
Traitement d’une rupture du tendon d’Achille
La prise en charge des ruptures traumatiques du tendon d’Achille est souvent chirurgicale, soit par abord direct avec ouverture cutanée large, soit par voie mini-invasive percutanée.
La chirurgie classique à ciel ouvert permet la restitution de la continuité du tendon d’Achille mais les complications cutanées (adhérences, infections) et neurologiques peuvent alourdir les suites.
La suture percutanée comme la technique du Ténolig développée par Delponte apporte un affrontement des extrémités tendineuses avec un risque faible d’infection mais avec des taux non négligeables de ruptures itératives (10 %).
Le traitement conservateur par immobilisation plâtrée appelé traitement orthopédique a l’avantage d’éviter les complications de la chirurgie mais au risque d’un allongement du tendon et de ruptures itératives.
Après une chirurgie, le patient portera une botte plâtrée ou en résine pendant six semaines. Durant les trois premières semaines, la cheville en position d’équin, et trois dernières semaines la cheville est placée à 90°. Le patient prendra des anticoagulants durant toute la période d’immobilisation afin de prévenir la phlébite.
Un programme de rééducation fonctionnelle suira cette immobilisation.