Gen V (Saison 1, 8 épisodes) : bis repetita qui cale en cours de route

Gen V permet de se poser une question légitime sur les spin-offs. Sont-ils des séries qui doivent se démarquer de l'original tout en restant dans le même univers ou bien développer l'univers déjà connu de la série mère afin d'apporter un complément ? Gen V est une série étrange qui parfois semble chercher à être différente mais qui n'a de cesse de rester dans le même spectre que la série mère The Boys. Les deux derniers épisodes de la saison sont d'ailleurs très symboliques dans ce sens là, donnant l'impression de voir une saison de The Boys annexe plutôt qu'un spin off différent avec une histoire assez originale pour briller autrement. Dans l'univers The Boys, Gen V parvient tout de même à faire une chose intéressante : développer un monde que l'on connaît déjà. Ce n'est donc pas qu'une suite de The Boys mais quelque chose qui permet d'entrevoir d'autres personnages et d'autres éléments de cet univers graphique si particulier.

Gen V ne renie pas pour autant The Boys puisque les trois saisons de la série mère ont influencé pas mal de choses de cette série. On a vu d'autres personnages, appris à les connaître et maintenant, avec la fin de la saison Gen V peut rattraper la série originale. L'arrivée de Victoria Neuman sur le campus ou encore la présence de Colonel Grace Mallory ne laissent aucun doute : nous sommes presque dans The Boys. Mais cela reste différent malgré tout, ce qui est une bonne chose. Cette première saison de Gen V n'est pas parfaite et les débuts ont été laborieux. C'est dommage de ne pas parvenir à faire quelque chose de pertinent avec ça car il y avait tellement à voir autour de ces personnages qui auraient pu sortir du lot. Je ne vais pas mentir, il y a des épisodes du début qui m'ont un peu ennuyé. Le fait qu'il y ait l'univers de The Boys qui vienne frapper à la porte de Gen V n'aide pas spécialement la série non plus. Cela enferme un peu le récit même si dans un sens cela permet d'avoir une fin de saison explosive (et plus ambitieuse).

The Boys n'a jamais vraiment été une brillante série mais elle maîtrise son univers tant dans la colorimétrie que dans certains personnages satiriques amusants. Gen V a toujours des corps qui explosent (ce qui fait la marque de fabrique de la franchise) mais je m'attendais à ce que justement la série aille un peu plus loin. Je trouve que Gen V a du mal à sortir des sentiers battus et à nous délivrer quelque chose de réellement neuf. Au contraire, on se retrouve avec des ingrédients vus et revus dans la série mère tout en manquant le développement de ses personnages. Difficile de s'attacher aux histoires de ces étudiants qui n'ont pas toujours grand chose à raconter. Je comprends l'envie d'étendre et développer l'univers de The Boys étant donné que Gen V avait du potentiel mais l'intérêt s'étiole rapidement. Tout n'est pas raté pour autant et la fin de la saison a eu tendance à me plaire un peu plus que les débuts chaotiques.

Les situations que vivent les personnages sont donc un peu trop vues et revues pour parvenir à être à la hauteur des ambitions d'une telle série. Gen V apparaît alors comme un spin off qui n'a pas plus d'ambition que celle d'étendre l'univers et capitaliser sur un socle déjà grand de téléspectateurs. Amazon veut gagner plus avec une série qui n'a pas toujours d'idées pour justement attacher son téléspectateur. Gen V ne va pas non plus permettre à d'autres d'avoir envie de découvrir The Boys. Surtout si l'on commence par Gen V, il sera difficile d'avoir envie de voir les super-héros insupportables et bêtes de la série mère.

Note : 4.5/10. En bref, il y aura eu des idées durant cette première saison de Gen V mais dans sa globalité ce n'est pas vraiment réussi. C'est trop fainéant pour sortir du lot et je me suis ennuyé durant une partie de la saison. Reste la fin, rythmée et fidèle à The Boys.

Disponible sur Amazon Prime Video

Amazon Prime Video a déjà renouvelé Gen V pour une saison 2