De “Nénette et Boni” à “White Material”, en passant par les récents High Life ou Stars of Noons, les Anglais de Tindersticks ont composé (et joué) la musique de dix films de Claire Denis.
Depuis Nénette et Boni, en 1996 les Tindersticks (ou Stuart A. Staples seul pour L’Intrus, White Material ou High Life) auront ainsi apposé leur griffe envoûtante sur pas moins de dix films de Claire Denis, devenant l’un des marqueurs majeurs de son cinéma.
Une collaboration très riche, célébrée, par un concert en images dans l'enceinte de l’Auditorium jeudi soir dernier , le groupe culte anglais à revisité sa collaboration unique avec la cinéaste Claire Denis. Jamais une proximité créatrice entre une réalisatrice et un groupe de musique n'avait été aussi poussée et développée, donnant un élan sans précédent à un filmographie qui serait totalement différente sans cette synergie.
Pour Claire Denis, la musique de film n’est jamais un élément secondaire et décoratif d’un film, mais l’ultime révélateur des tourments et des sentiments de ses personnages comme la réverbération hors-champ et mystérieuse de la beauté des plans.
Avec huit musiciens et des cordes, Tindersticks a donc joué en direct la bande son des scènes les plus mémorables de dix films, dans un montage réalisé avec l’accord de la réalisatrice . Claire Denis a su établir un dialogue sensoriel qui fait désormais partie intégrante de son écriture et de la mise en scène de ses longs métrages, dépassant le simple cadre des obligations parfois usuelles de la musique à l’image.
Les paysages sonores créés pour l’écran par les musiciens britanniques ont donc alterné hier soir entre élégance orchestrale, jazz atmosphérique et chansons (Tiny Tears, Trouble Every Day, Willow, Both Sides of the Blade…). Mieux valait connaitre un peu la filmographie de la cinéaste pour ne pas trop se perdre dans les films jamais nommés ni résumés mais les fans étaient forcément aux anges.
En voyant sur le grand écran de la salle, les neuf films présentés hier soir à l'auditorium (seul manquait à l'appel Un Beau soleil intérieur, pourtant prévu sur le programme et en même temps le film qui tranche le plus avec la filmographie de la cinéaste) on a compris à quel point Stuart A. Staples et son groupe a écrit la bande son parfaite des films de Denis tour à tour hypnotique, provocante, et très poétique de dire des choses sur la chair, le sexe ainsi que sur les déambulations nocturnes souvent urbaines proposées par le cinéma de Claire Denis .
Un concert proposé par l'Auditorium de Lyon ce jeudi 2 novembre et que les parisiens pourront découvrir dimanche prochain à la Philarmonique de Paris