« Les Dragons » donne la parole à Jérôme, 35 ans, qui ne se voit pas devenir papa, même après dix ans de vie commune. Incapable d’avancer ensemble, il se retrouve donc subitement seul et, écoutant les paroles de Philip Roth, il va en profiter pour se pencher sur passé, réparer ce qu’il peut et tâcher de profiter de ce qu’il lui reste.
Un passé qui le ramène à l’époque sombre de ses quinze ans, quand il tentait d’éloigner les monstres en fumant du shit et en écoutant Eminem. Un adolescent en révolte contre l’école, contre ses parents, contre le monde entier, qui se retrouve placé dans un centre de soins psychiatriques pour adolescents sur décision de la justice. C’est là qu’il rencontre les dragons… et Colette, dont il a promis de nous raconter l’histoire !
Pour son troisième roman, Jérôme Colin se penche sur le mal-être de nos adolescents, sur la détresse profonde de ces jeunes en manque de repères, qui refusent d’entrer dans le moule de cette société axée sur la consommation, les apparences et la performance. Des mômes au bord de la rupture, dénués d’espoir et débordants de colère, condamnés de vivre dans la souffrance…
Ce roman est un véritable cri d’alarme, qui invite à réfléchir au monde que nous offrons à nos enfants, car oui, nous vivons dans un monde où certains jeunes ne rêvent que d’une chose : mourir ! Et pas de rire, mais de désespoir, de manque de perspectives et de cette pandémie qui a encore accentué leur isolement. Un bien triste monde, que l’auteur éclaire de quelques notes d’espoir grâce au pouvoir de l’amour et de la littérature, mais surtout en rendant hommage à ces thérapeutes et ces aides-soignants qui tendent quotidiennement la main à ses jeunes… dans l’espoir d’en sauver de temps en temps un ou deux…
Les dragons, Jérôme Colin, Allary, 176 p., 18,90€
Elles/ils en parlent également : Nath, Willy, Isabelle, Nath, Baz’art, Mimi, Séverine