La formation des entraîneurs de football au Cameroun fait débat

Publié le 30 octobre 2023 par Tonton @supprimez

La récente convention signée entre la Fecafoot et l’Association des entraîneurs de football (ACEEF) suscite la controverse sur la formation des entraîneurs au Cameroun. Retour sur une décision qui ne fait pas l’unanimité.

Le 26 octobre 2023, la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) et l’ACEEF ont signé une convention encadrant désormais la profession d’entraîneur de football. Selon le communiqué de la Fecafoot, l’adhésion à l’ACEEF, l’obtention d’une carte professionnelle délivrée par elle et d’une licence Fecafoot deviennent obligatoires.

Une convention controversée

Cette décision unilatérale de la Fecafoot est loin de faire consensus, de nombreuses voix s’élevant pour critiquer ce monopole attribué à l’ACEEF. Certains y voient un empiétement sur les prérogatives du Ministère des Sports et de l’INJS, seuls habilités à définir les contours d’une profession.

Le rôle de l’INJS remis en cause

L’Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS) assure justement la formation des entraîneurs et éducateurs de football au Cameroun. Certains s’interrogent donc sur la place laissée à cet institut public par la convention Fecafoot-ACEEF. Celle-ci ignore complètement l’INJS dans le cursus de formation.

Vers une obligation d’adhésion ?

Surtout, l’obligation d’adhérer à l’ACEEF pour exercer provoque des réactions indignées. Contrairement aux Ordres professionnels, l’adhésion à une association sportive ne saurait être imposée au Cameroun selon des observateurs avisés.

La FECAFOOT peut-elle réglementer seule ?

Au-delà, c’est le pouvoir réglementaire que s’arroge la Fecafoot qui est interrogé. Même s’il s’agit d’une activité sportive, la Fédération n’a pas compétence selon ses détracteurs pour régir seule toute une profession.

Un secteur à structurer

Cette polémique révèle en filigrane la nécessité de mieux structurer la formation et l’encadrement des entraîneurs de football au Cameroun. Le pays ne compte actuellement qu’une centaine d’entraîneurs diplômés, un chiffre insuffisant pour professionnaliser les clubs locaux.

Vers un dialogue élargi ?

À la lumière des réactions suscitées, la Fecafoot pourrait être amenée à revoir sa convention avec l’ACEEF. Une concertation élargie, associant le Ministère des Sports, l’INJS ainsi que les syndicats concernés, semble indispensable pour refonder sur des bases saines la formation des futurs entraîneurs camerounais.

Pierre Ngassam, 237online.com