Je suis devant ce paysage féminin
Comme un enfant devant le feu. Paul Eluard
Ce matin neuf
ton visage
s’ouvre à moi
Comme jamais
je te regarde
je te parcours des yeux
Bientôt tu n’existeras
qu’au bout de mes doigts
de mes lèvres
Ta bouche hèle la mienne
Il est peu de mots inédits
pour célébrer l’accord
Alors nous nous tairons
dans le souffle
le plaisir partagé
Nageurs heureux
nous regagnerons
la rive fougères froissées
Nous marcherons
longuement
sous le ciel complice
Franchissant les clôtures
les barrières les fossés
qui dérobaient l’horizon
Colette Nys-Mazure
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