Il y avait du monde, vendredi 27 octobre dans la salle de L’Ours et la Vieille Grille qui accueillait une rencontre de poésie tchèque. Charlotte Macé et Marion Bonassies y lisaient des poèmes de Radek Fridrich et Jan Sojka. Leur interprétation, d’abord exclusivement en français, puis en alternance avec les poètes, savait en faire ressentir la musicalité et ici et là l’humour. C’était notamment le cas avec les paysages lunaires de Radek Fridrich, jouant de l’anaphore et des répétitions, mais aussi avec les textes plus courts de Jan Sojka dont la mélancolie affleure sous une apparente légèreté.
Hier, dans ce blog, vous avez pu lire deux poèmes de Radek Fridrich ; aujourd’hui, ce sont deux poèmes de Jan Sojka, extraits de son recueil Vers où le sommeil, publié par la revue K.
La traversée
La nuit est une mer
le sommeil un navire
les rêves sont les courants
où toucherai-je terre ?
quel port m’accueillera ?
celui des souvenirs ?
des désirs secrets ?
ou plutôt des craintes ?
le sommeil est un navire au capitaine mystérieux
Février me donna la main
en preuve de froide amitié
j’aime les lieux
dit-il, où jamais jour ne point
et de plonger son filet
dans l’hiver à perte de vue
Les poèmes de ce recueil sont traduits par Erika Abrams et accompagnés de treize encres de Maëlle Labussière.
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