Les Améridiens de la tribu des Osages ont vraiment gagné le gros lot. Chassés de leurs terres ancestrales du Kansass par les colons blancs, ils se sont vus attribuer un coin aride au fin fond de l'Oklahoma et là bingo, le sous-sol regorge de pétrole. En ce début de XX ème siècle, les Osages deviennent donc très riches, très, très riches.
Que des Améridiens, des anciens "sauvages", habitent de grandes maisons avec serviteurs et chauffeurs blancs à disposition, attisent forcément convoitise et jalousie.
Que l'économie d'une communauté blanche et chrétienne dépende de la richesse d'une vingtaine de foyers autochtones c'en est trop pour William Hale riche fermier blanc et parrain local.
Le vieux patriarche est prêt à tout pour récupérer leur fortune.
Un western, un film historique, un opéra, une tragédie mais aussi un film de mafia et en filigrane une belle et douce peinture de la culture et des rites Amérindiens.
Martin Scorsese embrasse tous les effets de narrations et de mises en scène qui lui sont chers pour nous livrer, en trois cents minutes que l'on ne voit pas passer, le film somme de tout ce qui fait son cinéma.
"Killers of the flower moon "est une magistrale Master class de pur cinéma, des acteurs soignés jusque dans les plus petits rôles, une photographie lumineuse, des décors et des costumes parfaits et un final étonnant d'une maitrise folle qui fait baisser la pression et nous rappelle que nous sommes à Hollywood...mais au meilleur d'Hollywood.
Le mot chef-d'œuvre est tellement galvaudé qu'il devient inutilisable, disons simplement que " Killers of the moon flower" est un grand film, un très grand film qui, de part son ampleur, pourrait...devrait déboulonner la statue de " Autant en emporte le vent" film historique lui aussi, mais révisionniste et raciste, au panthéon hollywoodien des cinéphiles.
Bref, vous savez ce qu'il vous reste à faire durant ces vacances de Toussaint .