Je continue avec bonheur à explorer la collection Bayard Récits, cette toute nouvelle collection qui explore l’intime avec beaucoup de talent. J’ai été attirée ici par le début de la quatrième de couverture : « Elle rêvait de faire les Beaux-Arts, elle a été mère de famille de sept enfants » et cette promesse d’explorer avec l’autrice, à la fois le parcours de vie de sa grand-mère mais également celui de toutes les femmes au foyer des Trente Glorieuses. Et je n’ai pas été déçue. Je suis rentrée dans un récit riche, touchant, documenté et qui met en perspective… L’autrice décide donc d’écrire sur cette grand-mère qui a disparu, qui était loin d’être la plus affectueuse des ses deux grand-mères, mais dont la vie soudain l’intrigue. Pourquoi, cette femme, qui a eu son bac, n’a pas continué ses études ? Pourquoi, a-t-elle peint toute sa vie, à la sauvette dans la cuisine, et a-t-elle arrêté au moment où l’espace et le temps lui étaient enfin donné ? Pourquoi n’a-t-elle jamais travaillé ? C’était une femme qui se plaignait constamment, qui était rarement contente, qui dépensait beaucoup, était hypocondriaque. Mais n’a-t-elle pas tout de même transmis quelque chose d’indicible à ses nombreuses filles et petites filles ? … L’autrice part alors de ce qu’elle sait, et mène l’enquête sur cette femme, née à Dieppe en 1933. Elle consulte les archives scolaires. Elle consulte les journaux de l’époque. Elle réfléchit et s’étonne. Et j’ai beaucoup aimé suivre Joséphine Lebard dans sa quête qui remet en contexte les obstacles dressés contre les femmes à toutes les époques, et notamment dans les années cinquante. Un livre, vraiment très intéressant, qui aide à comprendre ses propres parents et grands parents.
Editions Bayard – 18 octobre 2023
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…
Dans le cadre des collaborations commerciales que je peux entretenir avec quelques éditeurs, et pour information, j’ai reçu le livre ci-dessus gratuitement, mais je ne suis pas rémunérée pour en parler.