Paul McCartney a toujours été un visionnaire. C’est ainsi que, de temps en temps, ses rêves très vifs de Slumberland lui fournissaient des idées de base pour des chansons. Deux de ses compositions les plus importantes pour les Beatles sont nées de son état semi-inconscient.
Le premier morceau est “Yesterday”, extrait de l’album Help de 1965. L’histoire de cette chanson est l’une des plus célèbres de la musique. McCartney affirme s’être réveillé avec cette mélodie intemporelle après un rêve et avoir improvisé les mots “scrambled eggs” (œufs brouillés) pour ne pas l’oublier. À l’époque, McCartney était convaincu qu’il avait déjà entendu cet air grâce à l’un des vieux disques de jazz de son père. Mais, coup de chance, il n’a pu le trouver nulle part et a commencé à transformer son rêve en réalité musicale.
Dans les années qui ont suivi la diffusion de l’anecdote sur “Yesterday”, plusieurs musicologues ont tenté de découvrir s’il était vrai que la mélodie provenait du jazz. L’expert britannique Spencer Leigh a même affirmé que la mélodie aurait atterri dans l’esprit de McCartney par le biais de la chanson “Answer Me” de Nat King Cole, datant de 1953. En écoutant attentivement, on constate des similitudes, l’argument de Leigh trouvant une certaine substance dans le texte “Yesterday, I believed that love was here to stay” (Hier, je croyais que l’amour était là pour rester). Cependant, comme c’est souvent le cas en musique, une réponse définitive n’a jamais été trouvée et ne le sera probablement jamais. C’est le propre des rêves : par nature, ils sont intangibles.
L’autre grand classique des Beatles apparu dans un rêve de Paul McCartney est le tube de 1970 “Let It Be”, titre désormais emblématique du dernier album des Beatles, qui porte le même nom. Pour situer le contexte, à l’époque de la composition, la guerre du Viêt Nam était dans une impasse sanglante, Martin Luther King Jr avait été assassiné et la guerre froide continuait de faire rage. Bref, l’avenir s’annonçait sombre.
La promesse des années 1960 commençant à s’estomper, le travail de McCartney s’en ressent. Il a révélé lors d’un épisode de Carpool Karaoke que “Let It Be” était née d’un rêve dans lequel sa mère, Mary, décédée alors qu’il avait 14 ans, l’avait rassuré en lui disant que tout irait bien. “J’ai fait un rêve dans les années 60”, a expliqué McCartney, “où ma mère, qui est morte, est venue me voir en rêve et m’a rassuré en me disant : Tout va bien se passer. Laisse-toi aller”.
Rappelant comment le message simple mais universel de la chanson s’est concrétisé, il a ajouté : “Elle me rassurait en me disant : ça va aller : Elle me rassurait en me disant : “Ça va aller, laisse-toi aller”. Je me sentais tellement bien. Elle m’a donné des mots positifs, […] J’ai donc écrit la chanson ‘Let It Be’ à partir de cette positivité”.
Écoutez les deux titres ci-dessous.