Fait également partie du voyage son « bras droit » et administrateur Berthold Lüttgen qui ne cache nullement son intention de faire divorcer Dora et Theodor pour s’emparer de la société.
La traversée via le canal de Suez, la mer Rouge et le contournement de l’Arabie est longue, même pour les passagers de première classe. On fait d’étranges rencontres. Et au troisième jour, Dora disparaît.
Theodor la cherche dans tous les recoins de l’immense bâtiment, de la poupe à la proue, de la passerelle de commandement à la soute , dans toutes les coursives et jusqu’au pont des troisième.
Plusieurs morts suspectes surviennent qui toutes ont un rapport avec la famille Rosterg et visent à faire porter le chapeau à Theodor, jusqu’à ébranler son entendement. L’ambiance rappelle naturellement les énigmes d’Agatha Christie : beaucoup de suspects, de sinistres manipulations, l’escale égyptienne dans la vallée des rois.
On aime les descriptions très imagées des paysages, de la vie luxueuse dans ce paquebot encore à taille humaine lancé en 1925 et qui connaîtra un destin funeste : il se coupera en deux en décembre 1952 à la suite d’une erreur de navigation.
Les criminels ne sont pas toujours ceux que l’on imagine, comme c’est l’usage dans ce genre de roman. Mais les protagonistes de cette histoire très complexe seront confrontés à un autre cataclysme le jour même de leur arrivée à Mascate : le jeudi noir du crash de la bourse de New York.
On attend donc une suite, puisque l’auteur nous a déjà gratifié d’une trilogie à succès.
Un seul bémol : pourquoi l’auteur a-t-il choisi comme nom à l’un des sombres personnages « Roland Dorgelès » ?
La traversée vers Mascate (Die Passage nach Maskat), roman policier de Cay Rademacher traduit de l’allemand par Georges Sturm, aux éditions du Masque, 346 p. 21,90€