Il a pris un certain temps avant d'être le mythique réalisateur, aussi souvent scénariste/co-sécnariste, et parfois même acteur, qu'on a connu entre 1941 et 1987.
C'est l'homme derrière The Maltese Falcon, The Treasure of the Sierra Madre (faisant gagner un Oscar à son père), Key Largo, The Asphalt Jungle, The African Queen, Moby Dick, The Misfits, The Night of The Iguana, Reflections in a Golden Eye, The Life & Death of Judge Roy Bean, The Man Who Would Be King et Annie. Trois de ses films ont depuis été refaits: Moulin Rouge, The Unforgiven, Casino Royale (parodie de James Bond toutefois dans lequel il réalisait un des sketchs).
Mais entre 1912 et 1940, il était principalement ce qu'on peut appeler "reckless". Imprudent. Téméraire. Aventurier. Intense. Il le restera, partant en vacances en safari, adulte, chasser le lion...
Il étudiera la peinture à la Arts Students League of Los Angeles et se passionne pour Chaplin, au cinéma. Retournant vivre avec son père il découvre sur Broadway le jeu sur scène et s'en enthousiasme. Il sera acteur dans des petits rôles, à Broadway. Parfois, avec papa.
Il voyage seul au Mexique où il sera fait membre honoraire de la cavalerie militaire, là-bas. Il aime boire, chasser les femmes, s'amuser. Il épouse une collègue actrice, qui était aussi une copine de l'école secondaire, Dorothy Harvey. Il écrit des idées de pièces de théâtre et est publié plusieurs fois pour ses écrits. Ça le fait travailler pour Samuel Goodwyn Productions, au cinéma, puis pour Universal Studios où son père est sous contrat.
Au volant d'une voiture, et en état d'ébriété, il fait un accident avec son intérêt amoureux du moment, l'actrice Zita Johann. Elle passe au travers du pare-brise avant. Aucune poursuite ne sera intentée. Elle survie. On le limoge des studios. Ce qui n'arrange rien.
Mais pire, toujours au volant, mais cette fois sobre, il est impliqué dans un autre accident qui cette fois, tue l'actrice et danseuse d'origine brésilienne Tosca Roulien. Cette fois, il sait que sa carrière est terminée. Puisqu'il s'agissait d'un bête accident de voiture, à jeun, il ne sera pas trouvé coupable de rien. Mais il en reste si traumatisé, hanté, qu'il ira vivre à Londres et à Paris. Vagabond.
C'est par la scénarisation qu'il refera lentement son nom, qui était connu par Walter, mais qui maintenant est accompagné d'un différent prénom. À la scénarisation et la réalisation. Parfois au jeu car il a une bonne gueule.
On parlera de lui comme un titan, un rebelle, un homme de la renaissance.
Cet automne marque les 90 ans de l'accident qui a fauché la vie d'une pauvre piétonne.