Cet implant cérébral révolutionnaire, développé par une équipe de neurologues et de bioingénieurs de l’Oregon Health & Science University (OHSU) pourrait changer la vie de millions de personnes. Car le dispositif, en ciblant 2 parties du cerveau pour un double bénéfice, contrôle avec succès les crises et le TOC. Présenté dans la revue Neuron, ce stimulateur pourrait même, en cas d’épilepsie réfractaire aux traitements, constituer une alternative à la chirurgie.
Un patient de l’Université de l’Oregon vient de bénéficier, et c’est le premier, de la pose de cet implant dans le cerveau pour contrôler les 2 conditions qui altèrent sa vie : les convulsions causées par l’épilepsie et le comportement compulsif provoqué par son trouble obsessionnel-compulsif (TOC). Ce patient révèle dans un communiqué que ses crises sont mieux contrôlées et que l’implant lui a plus largement apporté un profond soulagement de son état psychiatrique.
L’étude est donc une étude de cas qui décrit la programmation interactive du système de neurostimulation réactif (RNS : responsive neurostimulation system) qui fonctionne chez ce patient, pour contrôler les compulsions qui régissaient autrefois sa vie.
« Sa vie a changé à la suite de cette procédure, effectuée à l’OHSU le 5 mars 2019 ».
L’un des auteurs principaux, le Dr Ahmed Raslan, professeur de chirurgie neurologique à l’OHSU, est le clinicien qui a implanté le dispositif. À la demande de la patiente, il s’est également assuré que l’électrode de 32 millimètres de long recouvrait la partie de son cerveau connue sous le nom de noyau accumbens – la zone du cerveau impliquée dans la motivation et dans l’action-, et notamment dans les pulsions compulsives. Le chirurgien a eu l’idée de
« cibler les deux parties du cerveau afin d’obtenir un deuxième bénéfice ».
Le patient avait en fait subi une chirurgie standard pour traiter les crises résistantes aux médicaments impliquant l’ablation d’une petite partie du cerveau d’où émanaient ses crises. La procédure a stoppé certaines crises, mais pas toutes, alors les médecins ont travaillé sur cette option d’implant RNS, un type d’implant relativement nouveau qui surveille activement l’activité cérébrale et délivre une petite impulsion pour apaiser les crises avant même qu’elles ne commencent.
L’équipe avait eu connaissance de retours d’expériences suggérant que ces implants atténuaient aussi certains troubles psychiatriques.
Le patient a commencé à ressentir un soulagement de son TOC quelques mois après l’implantation cérébrale. 4 ans plus tard, sa vie était transformée.
Source: Neuron 20 Oct, 2023 DOI: 10.1016/j.neuron.2023.09.034 Responsive deep brain stimulation guided by ventral striatal electrophysiology of obsession durably ameliorates compulsion
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Équipe de rédaction SantélogOct 27, 2023Équipe de rédaction Santélog