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Roula Khalaf, rédactrice en chef du FT, sélectionne ses histoires préférées dans cette newsletter hebdomadaire.
La plupart des urbanistes n’ont pas l’avantage de partir de zéro lorsqu’il s’agit d’aménager leurs agglomérations. Ils doivent faire face à des centaines d’années de travail d’autrui, ainsi qu’à toutes sortes de fastidieuses restrictions géographiques et juridiques. Ce n’est pas le cas dans Villes : Skylines II. Lorsque vous chargez sur l’une des cartes du jeu de construction de ville, vous trouverez un court tronçon de route, quelques arbres et rien d’autre. C’est à vous de créer une ville prospère à partir de rien.
Alors que faire d’une toile vierge, avec l’avantage de l’espace, du recul et de la technologie moderne à votre disposition ? Vous créez sûrement une ville qui ne dépend pas de la voiture, une ville remplie de zones piétonnes, d’espaces verts et de transports publics, alimentée par des éoliennes et des barrages hydroélectriques, avec des services publics efficaces à chaque coin de rue ? Eh bien, bonne chance. Même si vous parvenez à planifier tout cela, en tenant compte d’une population toujours croissante avec une myriade de besoins et de désirs, vous constaterez probablement que votre métropole n’est pas viable financièrement.
Parce que c’est très bien de créer une ville dans laquelle tout le monde est heureux, mais c’en est une autre de la rentabiliser. Villes : Skylines II vous punira si vous tentez de courir avant de pouvoir marcher. J’ai dépensé plusieurs centaines de milliers de dollars – la moitié des revenus de ma ville à l’époque – pour un très beau réseau ferroviaire reliant deux îles différentes. J’en ai été ravi, d’autant plus qu’il est possible de zoomer pour observer les trains individuels faire leur tournée. Puis j’ai regardé les statistiques : depuis son ouverture, il avait enregistré au total un passager.
Vous passerez beaucoup de temps à regarder les chiffres dans les nombreux menus du jeu, où vous trouverez une grande quantité d’informations disponibles. Il existe par exemple plus de 50 types de routes, et chaque service que vous fournissez à la ville peut être quantifié de différentes manières : vous pouvez examiner la rentabilité des entreprises, la valeur du terrain, la disponibilité de la main d’œuvre, la pollution sonore, le coût moyen. d’une chambre d’hôtel, le nombre de personnes actuellement en prison. C’est écrasant et souvent fastidieux, mais satisfaisant une fois que vous l’avez maîtrisé. Si le dernier jeu de construction de ville auquel vous avez joué remonte à 1989 SimCityalors Villes : Skylines II vous vous sentirez comme un véritable maire (et peut-être aussi comme un statisticien).
Bien entendu, l’objectif ne devrait pas simplement être de créer un établissement fonctionnel et financièrement solide dont les citoyens mènent une vie épanouissante en amont de l’industrie lourde de la ville ; non, le véritable art devrait consister à réaliser tout cela et aussi à construire un endroit avec du charme et du caractère. Mais ici, le jeu laisse à désirer : l’architecture et les styles de construction sont trop limités, donc quel que soit le paysage, vos villes prennent un aspect identitaire. Même les détails périphériques, tels que les stations de radio du jeu et les commentaires des citoyens sur Twitter, semblent à moitié cuits et répétitifs.
Cela fait huit ans depuis l’original Villes : horizons est sorti, et son successeur est certainement plus grand et plus ambitieux. Mais l’échelle seule ne suffit pas, et ce qui aurait dû être une opportunité de mettre les joueurs au défi de construire une ville véritablement moderne à partir de zéro finit, curieusement, par paraître un peu démodé.
★★★☆☆
Disponible dès maintenant sur PC, et sur PlayStation 5 et Xbox Series X/S en 2024, paradoxinteractive.com
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