Le projet « Portsec » visant à sécuriser le Port Autonome de Douala suscite de vives interrogations. Quatre ans après son lancement, la première phase des travaux n’est toujours pas achevée, tandis que la seconde phase de 40 milliards de FCFA a déjà démarré dans une totale opacité.
44 milliards pour la première phase, sans résultats probants
Initié en 2019, le projet « Portsec » devait renforcer la sécurité du Port de Douala via des équipements de pointe. Sa première phase, budgétée à 44 milliards de FCFA, prévoyait notamment la construction d’une clôture périmétrique et de portiques de contrôle.
Quatre ans plus tard, ces installations ne sont toujours pas pleinement opérationnelles, malgré l’importante enveloppe allouée. Pire, des vols de navires continuent de se produire, preuve des carences persistantes du dispositif de sécurité.
40 milliards supplémentaires engagés dans la précipitation
Sans même avoir réceptionné les travaux de la première phase, le directeur du Port Cyrus Ngo’o a déjà lancé la seconde, avalisant 40 milliards de FCFA additionnels sur fonds propres. Et ce dans la plus grande opacité, selon des employés du port qui s’indignent.
Cette gestion pour le moins hasardeuse grève les finances du Port, déjà éprouvées par ces investissements massifs. Certains fournisseurs et salariés ne sont d’ailleurs plus payés, faute de trésorerie.
Le spectre des malversations
Entre prestations surévaluées, attribution de marchés nébuleuse et potentiels détournements de fonds, le projet Portsec présente tous les signes d’une gabegie financière selon les dénonciateurs. Certains soupçonnent même Cyrus Ngo’o d’utiliser ce projet pour réaliser des dépenses personnelles via des sociétés écrans.
Une enquête a été ouverte pour faire toute la lumière sur la gestion calamiteuse de ce projet stratégique, qui semble avoir servi de terrain de jeu à certains dirigeants peu scrupuleux.