Le recueil Va où de Valérie Rouzeau était paru en 2002 aux éditions Le Temps qu’il fait mais c’est sa réédition en poche chez La Table Ronde que j’ai lue, parue en 2022.
J’aime bien l’écriture sautillante et guillerette de Valérie Rouzeau, son côté « Marabout de ficelle » et ses jeux de mots façon gigognes ou poupées russes. Pourtant, ici, c’est souvent de la mort (la sienne) et un peu de l’amour et de la poésie qu’elle nous parle, mais ce ton ludique et primesautier sait épouser la mélancolie ou la tristesse, en nous bousculant de temps en temps. Et puis, on se dit : Après tout, pourquoi serait-ce triste de penser à la mort ? C’est peut-être aussi léger qu’un nuage…
Note sur la Poète
Née en 1967 à Cosne-sur-Loire, Valérie Rouzeau est l’auteure de quelque vingt-cinq recueils de poésie et de plusieurs chansons. Elle a aussi traduit Sylvia Plath, Ted Hughes, William Carlos William et Hollie McNish. Aux Editions de La Table Ronde ont paru ses recueils Vrouz (2012), couronné du prix Apollinaire, Sens averse (répétitions) (2018) et Ephéméride (2020). Dans la même collection : Pas revoir suivi de Neige rien (2010) et Quand je me deux (2022).
(Source : Editeur, Quatrième de Couverture)
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Trois Poèmes
Page 63
Je ne vais pas perdre la main dans un adieu sans grande amour
Quand je serai sans coeur sans yeux rien de moi n’oubliera de faire son geste de poussière la plus tendre
Quand je serai sans vie sans voix le souvenir me restera là sourire de de qui j’aime qui je veux
Et si je n’ai plus toute ma tête après quelques saisons et moi j’aurai sûrement l’esprit ailleurs
Toutes vos fleurs entre les deux yeux
Page 75
Epita quoi ça va dépendre feu non merci l’âme il faut voir
Bienheureuse moi mariée au vent
Epithalame de ma poussière et du soleil si vous voulez
Epitaphe à mon tumulus n’en faites rien ou un nuage
Un cumulus je verrais bien pour me coiffer ma tête en l’air
Cumulo-nimbus ou alors prenez ce que vous trouverez
Stratus cubitus flûtes allez
Page 78
Soleil du soleil de ma vie voici un air à seriner tout l’air de mon temps où je piaffe
De quoi me souffler dans les plumes de quoi ne pas fuir là-bas fuir
Le ciel est vivant je crois bien si moineau il y a si si si
La pensée se hisse où ça siffle nuage qu’un refrain a percé
Voilà de l’eau à mon soleil puis l’arc et la flèche qui cloue le bec
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