Du 20 mai au 29 juillet, il se lance dans le travail et produit 74 tableaux et 33 dessins, avant de se donner la mort.
Il peint tout autour de lui, rayonne à moins de 500 m aux abords de son auberge, des paysages où n'apparaissent que peu de personnages, comme un témoignage de sa grande solitude.
L’exposition donne à voir une quarantaine de ses peintures et une vingtaine de dessins peints ces deux derniers mois de sa vie.
Des paysages de cette campagne pittoresque, des natures mortes, des portraits … « Peindre les gens est la seule chose en peinture qui m’émeut le plus profondément et me fait ressentir l’infini, plus que tout autre chose. »
Pour la première fois sont exposées ici 11 des 13 toiles d’une série de paysages au format « double carré » (50cm x 1m) qui comprend ses trois derniers tableaux réalisés entre le 20 juin et sa mort, après qu’il se fut tiré une balle dans la poitrine le 27 juillet.
Sans doute voulait-il péparer une exposition personnelle ...
Une dernière crise, après plusieurs précédentes tentatives de suicide … l’angoisse de la récidive, la crainte de rester à charge de son frère Théo qu’il sait lui aussi malade.
L’exposition est somptueuse. Je ne me souviens pas avoir vu autant de ses tableaux rassemblés, une profusion de couleurs, de mouvement, de relief …
Malgré la foule qui s’y presse – il faut réserver un créneau horaire pour être certain de pouvoir entrer – on reste stupéfait de cette fraîcheur et de cet enthousiasme, de cette modernité jamais égalée aujourd’hui.
A ne pas manquer aussi, la lecture de différents extraits des lettres écrites par Vincent à son frère et à ses marchands, en un français impeccable – qui n’est pourtant pas sa langue maternelle – mais qu’il dit avoir perfectionné à Saint-Rémy.
On y perçoit la lente dégradation de son moral et ses angoisses d’être, selon lui, un raté.
Van Gogh à Auvers-sur-Oise, exposition au Musée d’Orsay jusqu’au 4 février, ouvert tous les jours sauf le lundi à partir de 9h30, 16€ - Commissariat : Emmanuel Coquery, Nienke Bakker.
Autre référene romanesque sur cette période, le roman de Jean-Michel Guenassia paru aux éditions Albin Michel : La valse des arbres et du ciel.