Le patron de la SNH, Adolphe Moudiki, a demandé l’ouverture d’une enquête judiciaire sur des faits de corruption dans lesquels il est lui-même impliqué. Une stratégie périlleuse qui pourrait se retourner contre lui.
Des soupçons de corruption à la SNH
En 2022, le trader suisse Glencore a reconnu devant la justice américaine avoir versé 7 milliards de FCFA de pots-de-vin à des hauts responsables camerounais. Notamment au sein de la SNH (Société Nationale des Hydrocarbures) entre 2007 et 2018.
A l’époque, Adolphe Moudiki était déjà aux commandes de la SNH. Il est donc directement concerné par ces accusations de corruption transnationale.
Moudiki demande lui-même une enquête
Pourtant, dans un étonnant retournement, M. Moudiki a demandé au président Paul Biya l’autorisation d’ouvrir une enquête judiciaire sur cette affaire. Autorisation qui lui a été accordée début octobre 2023.
Il espère probablement blanchir ainsi son nom et celui de la SNH. Mais cette stratégie pourrait se retourner contre lui, si l’enquête met en lumière son implication personnelle dans le détournement de fonds.
Moudiki joue un jeu risqué
En sollicitant lui-même cette enquête judiciaire, Adolphe Moudiki prend un pari risqué. S’il est reconnu coupable, il pourrait être lourdement condamné par le Tribunal Criminel Spécial, vu la tolérance zéro affichée par le président Biya contre les corrompus.
Son poste et sa liberté sont clairement en jeu dans cette affaire. L’enquête s’annonce comme un moment de vérité crucial pour l’actuel patron de la SNH.