Entre les possibilités créées par les technologies modernes (notamment les API) et la recherche permanente de fluidité et de simplicité dans l'expérience client, les entreprises sont aisément conquises par le principe d'immerger des services financiers au cœur de leurs solutions, par exemple en vue de proposer une facilité de règlement ou une couverture personnalisée, accessible en quelques gestes lors de la validation d'une commande en ligne, sans perdre du temps à interagir avec un fournisseur tiers.
Naturellement, quand il s'agit de mettre de l'argent de côté, acte rarement impulsif, le même principe est certainement applicable mais il requiert d'adopter une perspective différente sur sa mise en œuvre. Dans un premier temps, le « livret en service » du CFCAL est donc adopté par le pionnier de l'assurance-vie sur internet Placement Direct, qui étend de la sorte son catalogue de produits d'épargne, en conservant l'entière maîtrise, de bout en bout, de sa présentation, de sa souscription et de son pilotage.
La démarche est intéressante, et elle possède l'indéniable mérite de démontrer la faisabilité opérationnelle du concept, mais, en s'inscrivant dans le périmètre d'une structure spécialisée dans le domaine de l'épargne, elle n'ouvre guère les horizons… Quelles pourraient donc être les opportunités dans d'autres environnements ?
Inutile de rechercher très loin une (première) réponse. Pour la filiale du Crédit Mutuel Arkéa, qui, avant sa diversification dans la banque ouverte, est d'abord un acteur majeur du prêt hypothécaire et du regroupement de crédits, ses partenaires existants représentent une cible optimale dans une conjoncture idéale. En effet, les courtiers sont confrontés, comme d'autres, aux impacts de la hausse des taux sur leur clientèle et ils seront probablement réceptifs à l'introduction d'une option supplémentaire dans leur panoplie, dans un format d'intégration avec lequel ils sont plus ou moins familiers.
Afin d'en tirer toute la valeur potentielle, ils ne pourront toutefois pas se contenter de déployer la solution et attendre les souscriptions. Je leur suggèrerais de profiter de l'occasion pour réinventer la relation avec les emprunteurs, en développant un accompagnement proactif de leurs projets, très en amont de l'opération, incluant des recommandations sur la constitution d'un apport personnel (via l'épargne), les aides à solliciter, les tendances à surveiller, l'anticipation d'événements futurs…
Mon raisonnement est toujours le même : quand les banques traditionnelles perdent de vue leur rôle de conseil, leurs clients sont enclins à se tourner vers des sources de support alternatives. Ce fait constitue la raison pour laquelle ils recourent à un courtier, notamment lors de la recherche de financement pour un achat immobilier. Grâce à la mise à disposition d'offres complémentaires, il ne tient qu'à celui-ci de capitaliser sur cette confiance et démontrer qu'il peut aussi être présent dans d'autres moments de vie.