Magazine Poésie

Bloggueuse invitée: Coumarine

Par Pandora

J'ai envie de vous faire découvrir aujourd'hui le blog de Coumarine, qui nous reçoit comme sous une tonnelle, avec la particularité chez elle qu'il y a autant à lire dans son billet qu'au travers des commentaires qui sont en eux-même très riches...

Acouphènes

Elle a beaucoup cherché. D'ailleurs elle cherche encore...
Elle a beaucoup cherché dehors, à l'extérieur. Et elle y a trouvé bien des choses, de tout, de rien, des choses qui s'achètent, qui s'ajoutent, qui se collectent, se collectionnent, qui s'offrent aussi parfois.
De tout, il y a vraiment de tout à l'extérieur. Il n'y a qu'à choisir, à prendre ou à laisser. Il y a toujours de nouvelles choses à cueillir sur les étals du monde, du neuf, de l'inédit, du performant, du laid, de l'inutile.
Alors elle est allée de l'un à l'autre, faisant son marché dans ce multiple, ce varié, ce changeant.
Tourbillon incessant...ça passe, ça casse, ça vient, ça meurt...
Voilà c'est ça ...ça meurt: rien ne dure, ni les gens, ni les choses, ni les états d'âme, ni la jeunesse, ni l'aujourd'hui.
Demain est toujours un autre jour. Hier il y avait de quoi pleurer (ou l'inverse), il y a de quoi rire aujourd'hui (ou l'inverse). La sable est mouvant,  les nuages passent et se lassent, la vague est mourante ...
Mourante, c'est le mot...
Si elle s'accroche à "dehors" elle finit par s'évanouir, se gommer dans le tellement multiple que tout finit par se cogner, par se nier...
Alors elle a timidement posé le pied à l'intérieur, dans le centre du centre
A commencé la descente profonde vers le plus profond d'elle-même
A eu peur de se perdre dans les méandres de ses contradictions, car il y fait noir bien souvent, les repères se perdent, les acouphènes se déclenchent puisqu'il n'y a plus d'autres bruits que ses bruits intérieurs
Tentation de revenir vers l'extérieur pour noyer les acouphènes dans les bruits rassurants du clinquant...
Chaque matin trop souvent, elle se réveille pour s'en aller ailleurs, partir, se quitter...
Et sa maison intérieure reste vide, en manque, en attente, déracinée, transplantée de lieu en lieu, de lien en lien.

Fermer les yeux un moment. Un long moment.
Cesser de scruter le reflet qu'elle offre d'elle aux autres et dont elle attend qu'ils lui disent qui elle est : mais qu'est-ce qu'ils en savent, après tout... elle seule a la réponse, pour peu qu'elle quitte le miroir trompeur
Fermer les yeux. Un long moment
Entamer la descente. Avec les acouphènes qui se déclencheront
C'est le prix à payer pour trouver son propre trésor intérieur
A quoi sert de se procurer le multiple, si on ne trouve pas l'unique...
Coumarine
Les commentaires de ce billet sont à lire
ici


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Pandora 57 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines