Festival Lumière 2023 : L'exorciste, version director's cut

Par Filou49 @blog_bazart
samedi 21 octobre

Dans les différentes sections du Festival Lumière, la sélection nos 15 ans met avant 5 films qui ont marqué l'histoire du festival Lumière : parmi eux, l'épouvantail, Reds, 1900; La porte du Paradis et last but not least, L'exorciste de William Friedkin, décédé récemment 

Un film culte du cinéma d'horreur que notre plus jeune chroniqueur de Baz'art, 17 ans au compteur vient de découvrir dans une des salles du Festival Lumière qui l'a reprogrammé pour l'occasion  en version director's cut:

L'exorciste n’est pas le film auquel je m’attendais. Ayant regardé les extraits les plus cultes désormais gravés dans la culture pop, je pensais avoir a faire a une sorte de comédie horrifique dans le même esprit qu'un Scream par exemple, pour reprendre un exemple d'un film vu dans le cadre d'un autre Festival Lumière.

Sauf que L’exorciste de Friedkin, ce n’est absolument pas ça, c’est un excellent film d’ambiance, qui prend (beaucoup) son temps pour poser un contexte et pour amener subtilement l’angoisse chez le spectateur.

On se sent oppressé par l'univers de l'église omniprésent sans jamais rentrer dans le manichéen et toujours rester dans une sorte de nuance entre le bien et le mal, terme très important dans le film.

De par la longueur de certains moments, même certains renforcent ce sentiment permanent d'oppression, on a l’impression d'être face à une sorte de huis clos, particulièrement pendant la longue scène d'exorcisme, et cette impression est renforcée grâce à une découpe du dialogue parfaitement millimétrée.

Et c’est particulièrement ce sentiment de malaise et d'étouffement qui m’ont fait aimer ce film. 

Car ce que je reproche à la plupart des films, traitant du paranormal, -Conjuring par exemple, c'est d'avoir comme mécanique de l’horreur principalement les jumpscares, ce qui surprend au début certes, mais au bout de la 20eme on souffle un peu, et j’ai moins cette impression de subtilité et de finesse que je retrouve dans l’exorciste.

Alors bien sur c’est le précurseur du genre et je trouve ça super intéressant de renouveler les façons de faire peur au cinéma, mais être subtile dans l'émotion que ce soit le rire la tristesse ou la peur est primordial surtout si on se prend au sérieux et c’est la que l’exorciste sort vraiment du lot. 

 Autre gros point positif du film, c'est que j'appelerais  l’aide à la suspension de l’incrédulité. Laissez moi vous expliquer ce que j'entends par là. 

Dans la plupart de ces films, l'idée du paranormal ou de la possession est acceptée assez rapidement par les personnages qui ne cherchent pas de réponse un peu plus rationnelle avant. 

Dans L'exorciste,  il y a facilement une bonne heure pendant laquelle les protagonistes se posent des questions sur le comportement de la jeune fille, avant de se rendre compte que c’est le diable en personne qui en a pris possession. D’ailleurs j’ai noté quelques choses par rapport aux personnages que mon père reprochent dans beaucoup de films d’horreur c’est que les personnages ne sont pas assez incarnés.

Ce n’est absolument pas le cas ici car avant que le drame commence, on voit des vraies scènes de vies familiales, sans doutes parmi les plus réalistes du cinéma, et chaque personnages a de la profondeur et aussi un rapport avec la mort, le diable jouera même de ça avec le prêtre Karras en se transformant en sa mère, qui l’a tué en la mettant dans un EHPAD.  

Bref, j'ai un gros coup de cœur pour ce film, je comprends qu'il ait terrifié les salles les plus obscures, ça m’a donné envie de m’ouvrir encore plus au cinéma d’horreur qui est désormais rempli de belles surprises même dans les classiques qu’on pensait surcotés et très content d’avoir pu découvrir ce monument de l’horreur en salle, alors merci le festival lumière.

L'exorciste est encore diffusé deux fois dans le cadre du Festival Lumière ce samedi 21 octobre 20h15  - Pathé Bellecour  et dimanche 22 octobre à 15h - UGC Ciné Internationale